Haïti

Guide de voyage pour Haïti - Aide-voyage

Haïti se présente comme une terre de contrastes : nation de 11,4 millions d’habitants (estimation 2025), répartie sur 27 750 km² de relief montagneux et de plaines côtières, elle occupe les trois huitièmes occidentaux d’Hispaniola, à l’est de Cuba et de la Jamaïque et au sud des Bahamas. Port-au-Prince, sa capitale et plus grande ville, est le point d’ancrage d’une nation dont la forme en fer à cheval lui confère un littoral démesurément long de 1 771 km. Au sein de cette étendue compacte, Haïti se révèle être le pays le plus peuplé et le plus accidenté des Caraïbes, son identité étant façonnée par le relief autant que par l’histoire. Le récit qui suit, tiré exclusivement des archives officielles, propose une compréhension intégrée de son relief, de son climat, de son tissu humain et des défis permanents, observés à travers le regard d’un voyageur qui en connaît intimement les moindres recoins.

S'élevant abruptement au-dessus d'étroites plaines côtières, l'intérieur d'Haïti est une mosaïque de chaînes de montagnes et de vallées fluviales. Le Massif du Nord, prolongement de la Cordillère Centrale de la République dominicaine, s'étend vers le nord-ouest depuis le fleuve Guayamouc et se termine à l'extrémité de la péninsule. En contrebas s'étend la Plaine du Nord, un corridor de basses terres longeant la frontière nord et l'Atlantique, où l'habitat et l'agriculture se concentrent à l'abri des montagnes. Ici, l'interaction de l'altitude et de l'exposition définit les microclimats locaux : l'humidité persiste sur les pentes exposées au vent, tandis que les vallées sous le vent cuisent sous le soleil tropical.

Le centre d'Haïti se déploie en une succession de plateaux et de vallées. Le Plateau Central borde les deux rives du fleuve Guayamouc, s'inclinant du sud-est au nord-ouest. Au sud-ouest s'élèvent les Montagnes Noires, dont les contreforts se confondent avec le massif nord. Entre ces chaînes, la plaine de l'Artibonite domine : suffisamment vaste pour soutenir la principale production agricole du pays, elle abrite la rivière l'Artibonite, le plus long fleuve d'Haïti, qui coule de la République dominicaine jusqu'au golfe de la Gonâve. À mi-chemin de son cours, le lac de Péligre, deuxième plus grand lac d'Haïti, n'est apparu qu'après la construction d'un barrage au milieu du XXe siècle, qui a remodelé la vallée.

Au sud, la région de Xaragua englobe la plaine du Cul-de-Sac et la péninsule de Tiburon. Le Cul-de-Sac se présente comme une dépression naturelle, ses étangs salins – Trou Caïman et le plus grand Étang Saumatre – reflétant le ciel et le soleil dans un silence miroitant. Au-delà, la Chaîne de la Selle s'étend du Massif de la Selle à l'est au Massif de la Hotte à l'ouest, reliant l'épine dorsale sud de l'île. Chaque crête et chaque vallée témoignent des bouleversements tectoniques qui ont façonné le profil d'Haïti au fil des millénaires.

En bordure du continent haïtien, des îles dispersées portent chacune leur propre histoire. Tortuga, au large de la côte nord, évoque les images des boucaniers du XVIIe siècle. Gonâve, la plus grande d'entre elles, flotte dans le golfe de Gonâve, ses villages ruraux étant reliés à la capitale par des voies maritimes précaires. L'île à Vache se trouve au sud-ouest, tandis que les Cayemites gardent l'accès nord à Pestel. Même l'île de Navassa, à quarante milles nautiques à l'ouest de Jérémie, figure dans le périmètre territorial d'Haïti, bien qu'administrée par les États-Unis dans un contexte de conflit persistant.

Le climat d'Haïti est de type tropical, modifié par le relief. À Port-au-Prince, les températures en janvier varient de 23 °C à 31 °C ; en juillet, les minima atteignent 25 °C et les maxima approchent 35 °C. Les précipitations atteignent en moyenne 1 370 mm par an, concentrées sur deux saisons humides – d'avril à juin et d'octobre à novembre – tandis que la saison sèche s'étend de novembre à janvier. Ces rythmes régissent les cycles des cultures, de l'approvisionnement en eau et des activités humaines.

Les variations pluviométriques sont marquées. Les plaines basses et les versants nord et est des montagnes reçoivent des précipitations plus abondantes, favorisant des zones de verdure. Pourtant, dans d'autres régions, les faibles pluies sont devenues une crise récurrente, la déforestation accélérant le ruissellement, compromettant la rétention d'eau. Sécheresses et inondations périodiques alternent ainsi avec des menaces d'ouragans, l'impact de chaque extrême étant amplifié par les pentes dénudées qui ne parviennent pas à retenir le sol et à ralentir les torrents.

Les secousses sismiques soulignent la vulnérabilité d'Haïti. Situé à la frontière des plaques tectoniques nord-américaine et caribéenne, le pays subit des tremblements de terre et des ondes de tempête sans préavis. La catastrophe de 2010 et l'épidémie de choléra qui l'a accompagnée ont démontré la fragilité des infrastructures et de la santé publique face aux forces naturelles, rappelant que le contexte géologique influence davantage que la topographie.

Sur le plan démographique, Haïti compte en moyenne environ 350 habitants au kilomètre carré, la densité la plus élevée se situant dans les centres urbains, les plaines côtières et les vallées accessibles. En 2018, sa population était estimée à environ 10,8 millions ; à la mi-2025, les chiffres officiels la situent à 11,4 millions, dont près de la moitié avaient moins de vingt ans lors des recensements précédents. Cette croissance rapide pèse sur les ressources d'un pays où les infrastructures, l'éducation et les soins de santé peinent à suivre le rythme.

Sur le plan économique, Haïti demeure l'un des pays les plus pauvres des Amériques. Le PIB par habitant avoisine les 1 800 dollars américains, tandis que la production totale approche les 19,97 milliards de dollars américains (chiffres de 2017). La gourde haïtienne sert de monnaie. Malgré un secteur touristique naissant, la corruption persistante, l'instabilité politique et la faiblesse des services publics freinent la diversification. Le chômage élevé et l'émigration récurrente soulignent les faibles opportunités nationales.

Le tremblement de terre de 2010 a provoqué une forte contraction des échanges commerciaux ; le PIB en parité de pouvoir d'achat a chuté de 8 %, passant de 12,15 milliards de dollars à 11,18 milliards de dollars. Cette année-là, Haïti se classait au 145e rang sur 182 selon l'Indice de développement humain des Nations Unies, avec plus de 57 % de sa population privée d'au moins trois indicateurs de pauvreté fondamentaux. Ces chiffres témoignent d'une nation où la croissance et le bien-être sont inférieurs à leur potentiel, freinés par des défis à la fois structurels et conjoncturels.

Pourtant, le gouvernement a identifié le tourisme comme un secteur stratégique. Ses plages de sable blanc, ses montagnes spectaculaires et son climat chaud et uniforme offrent des attraits qui rivalisent avec ceux des destinations voisines. En 2014, Haïti a accueilli 1,25 million de visiteurs, la plupart arrivant par bateau de croisière, et a généré environ 200 millions de dollars américains de recettes touristiques. Les efforts de promotion de l'État mettent l'accent sur le patrimoine naturel et culturel, même si le sentiment mondial d'insécurité et de sous-développement freine les flux.

Des investissements dans les infrastructures hôtelières ont suivi. La même année, un Best Western Premier a ouvert ses portes aux côtés d'un Royal Oasis by Occidental cinq étoiles à Pétion-Ville, et un Marriott quatre étoiles a démarré ses activités à Turgeau, Port-au-Prince. D'autres projets ont vu le jour à Port-au-Prince, aux Cayes, au Cap-Haïtien et à Jacmel. Cependant, l'expansion du secteur reste modeste par rapport au potentiel touristique du pays et accuse un retard par rapport à ses pairs régionaux.

Le transport terrestre repose sur deux autoroutes principales. La Route Nationale n° 1 part de Port-au-Prince, traverse Montrouis et les Gonaïves avant de se terminer à Cap-Haïtien au nord. La Route Nationale n° 2 relie la capitale aux Cayes via Léogâne et Petit-Goâve au sud. Néanmoins, l'état des routes est généralement mauvais, les nids-de-poule et l'érosion rendant de nombreux tronçons impraticables lors de fortes pluies.

Les installations maritimes sont concentrées autour du port international de Port-au-Prince, qui, malgré ses grues, ses grands postes d'amarrage et ses vastes entrepôts, reste sous-utilisé, peut-être en raison de tarifs élevés. Saint-Marc est devenu le point d'entrée privilégié pour les biens de consommation, reflétant les contraintes logistiques de la capitale. Les anciens réseaux ferroviaires sont tombés en ruine, leurs coûts de réhabilitation étant jugés prohibitifs. Des propositions de chemin de fer « trans-Hispaniola » reliant Haïti et la République dominicaine ont émergé en 2018, mais attendent une planification concrète.

Le trafic aérien est principalement assuré par l'aéroport international Toussaint L'Ouverture, situé à Tabarre, à dix kilomètres au nord-nord-est de Port-au-Prince. Il gère l'essentiel du trafic aérien, aux côtés de l'aéroport international de Cap-Haïtien, qui dessert les arrivées du nord. Des aérodromes plus petits à Jacmel, Jérémie, Les Cayes et Port-de-Paix accueillent des compagnies aériennes régionales et des avions privés. En mai 2024, après trois mois de fermeture en raison des violences, l'aéroport Toussaint L'Ouverture a rouvert ses portes, prêt à pallier les pénuries de médicaments et de produits de première nécessité.

Complémentaires des transports en commun classiques, les bus « tap tap » sillonnent les routes urbaines et rurales. Ces bus ou pick-up aux couleurs vives – nommés d'après les robinets que les passagers placent sur leur carrosserie métallique pour signaler leur arrêt – fonctionnent comme des taxis collectifs. Privés et richement décorés, ils suivent des lignes fixes et ne partent que lorsqu'ils sont pleins, offrant aux passagers la possibilité de descendre à n'importe quel endroit du trajet.

Sous ces systèmes physiques se cache une crise écologique. Haïti demeure le pays le plus déboisé des Caraïbes. Les exigences de l'époque coloniale en matière de monocultures commerciales ont amorcé le processus ; les indemnités versées à la France au XIXe siècle l'ont aggravé, provoquant une coupe de bois généralisée. Aujourd'hui, la production de charbon de bois pour la cuisine demeure l'une des principales causes de la déforestation. Il en résulte des flancs de montagnes dénudés qui amplifient le ruissellement des eaux pluviales, augmentant ainsi les risques d'inondations, de glissements de terrain et de coulées de boue.

Le paysage haïtien incarne ainsi à la fois résilience et fragilité. Ses sommets et ses plaines soutiennent l'agriculture et la vie culturelle, tout en exposant les vulnérabilités au climat, à la géologie et à l'activité humaine. Traverser ce pays, c'est être témoin de l'interaction entre la terre et les moyens de subsistance, entre l'héritage historique et les impératifs naturels. Dans ces contours, l'histoire d'Haïti perdure, gravée dans la pierre, le sol et la mer.

Gourde haïtienne (HTG)

Devise

1er janvier 1804 (Indépendance de la France)

Fondé

+509

Code d'appel

11,402,528

Population

27 750 km² (10 714 milles carrés)

Zone

créole haïtien, français

Langue officielle

Altitude moyenne : 470 m (1 540 pi)

Élévation

EST (UTC-5)

Fuseau horaire

Lire la suite...
Guide de voyage de Port-au-Prince - Aide aux voyageurs

Port-au-Prince

Port-au-Prince, appelée Pòtoprens en créole haïtien, est la capitale dynamique et la ville la plus peuplée d'Haïti. En 2022, la population de la ville était estimée à 1,2 million d'habitants, tandis que la plus grande métropole…
Lire la suite →
Guide de voyage Cap-Haïtien - Aide-voyage

Cap-Haïtien

Cap-Haïtien, aussi appelé Cape Haitien en anglais ou « Le Cap », est une commune dynamique située sur la côte nord d'Haïti. Avec une population de plus de 274 000 habitants, elle fonctionne comme…
Lire la suite →
Les histoires les plus populaires