Les voyages en bateau, notamment en croisière, offrent des vacances uniques et tout compris. Pourtant, comme pour tout type de voyage, il y a des avantages et des inconvénients à prendre en compte…
Naypyidaw, capitale centrale du Myanmar, se distingue par ses contrastes. Conçue dans le plus grand secret et officiellement désignée le 6 novembre 2005, la ville – connue jusqu'en mars 2006 uniquement sous le nom de son district, Pyinmana – a remplacé Yangon comme siège du gouvernement presque du jour au lendemain. Ses urbanistes avaient imaginé un cœur administratif construit sur mesure, situé entre les chaînes de Bago Yoma et de Shan Yoma, dont l'ampleur n'avait d'égal que l'absence flagrante de foule. Aujourd'hui, avec une superficie de 7 054 km² et moins d'un million d'habitants, Naypyidaw présente un tableau atypique : de vastes boulevards bordés d'herbes sauvages, des édifices gouvernementaux d'une symétrie imposante et des quartiers résidentiels organisés en fonction du rang et de la fonction plutôt que des traditions du quartier.
Au cœur de la ville se trouve la zone des ministères, un ensemble de structures identiques aux façades de marbre, abritant chacune un ministère birman. Ici, les 31 salles du Parlement de l'Union côtoient un palais présidentiel de 100 pièces, toutes couronnées de toits majestueux de style birman surmontant des formes staliniennes. L'hôtel de ville, où se déroulent les affaires courantes, et l'enceinte du palais présidentiel, où les chefs d'État reçoivent les dignitaires étrangers, partagent la même géométrie imposante et la même palette de couleurs douces. Le 27 mars 2006, jour de la Journée des forces armées, les autorités ont révélé le nom de Nay Pyi Taw – « la capitale royale où réside le roi » –, invoquant un héritage de souveraineté alors même que la ville elle-même incarnait un nouvel ordre technocratique.
Au-delà de ces places administratives, la zone résidentielle se déploie avec une précision rigoureuse. Des immeubles d'appartements de quatre étages – 1 200 au total – se dressent sur l'horizon plat ; leurs toits colorés signalent le rôle de leurs occupants, une subtile hiérarchie visuelle attribuant le bleu au personnel du ministère de la Santé et le vert à celui de l'agriculture. Des demeures individuelles parsèment les collines au-delà, une quarantaine de villas réservées aux plus hauts fonctionnaires. Pourtant, en 2019, nombre de ces majestueuses résidences étaient tombées au silence, leurs jardins impeccables cédant la place aux mauvaises herbes et aux souvenirs. Des fonctionnaires occupent les appartements ; les visiteurs, à leur arrivée, trouvent des couloirs largement vides, autrefois animés des bruits de la vie quotidienne, désormais résonnés uniquement du chant des oiseaux.
À onze kilomètres des quartiers des bureaucrates se trouve la Zone militaire, un ensemble clos de tunnels et de bunkers, connu de peu en dehors des forces armées. Ici, les généraux maintiennent un pouvoir discret, seuls les résidents étant autorisés à emprunter ses routes réglementées. Le contraste avec les quartiers voisins est saisissant : les uns dorment sous des enceintes privées fortifiées ; les autres errent dans des rues inconnues d'une ville conçue pour les rôles plutôt que pour les communautés.
La zone diplomatique, en revanche, reste inachevée. Deux hectares de terrain sont disponibles pour chaque ambassade qui choisirait de déménager. À ce jour, seuls le Bangladesh et la Malaisie ont accepté l'offre ; la Chine a établi un bureau de liaison en 2017, devenant ainsi la première mission étrangère à le faire. Bien que les gouvernements russe, indien, américain et une vingtaine d'autres aient manifesté leur intérêt, la plupart des diplomates restent à Rangoun, invoquant des raisons de bien-être personnel, des écoles pour les enfants et des réseaux sociaux bien établis. En 2018, Aung San Suu Kyi elle-même a appelé à un regroupement des ambassades à Naypyidaw, espérant que la proximité favoriserait la gouvernance ; pourtant, à l'aube, les ambassadeurs quittent les quartiers plus familiers de Rangoun.
Les hôtels sont regroupés dans un quartier distinct, au nombre de douze, disposés dans un isolement digne d'une villa en périphérie de la ville. En prévision du sommet de l'ASEAN de 2014, quarante bungalows supplémentaires ont été construits près du centre de congrès. Ambitieux, mais contraint par les budgets publics, le projet a été confié à des investisseurs privés pour sa réalisation. Lors des Jeux d'Asie du Sud-Est de 2013, les autorités ont construit 348 hôtels et 442 auberges pour accueillir les athlètes et les spectateurs ; nombre de ces installations, bien que fonctionnelles, sont aujourd'hui sous-utilisées, leurs halls d'entrée rappelant les triomphes d'un festival régional d'une semaine.
Le commerce se concentre autour du marché de Myoma, cœur commerçant de la ville, avec des pôles satellites à Thapye Chaung et au Junction Centre, un établissement privé. Entrepôts de gros et restaurants modestes abondent dans les rues adjacentes, tandis qu'un commerce de détail en plein essor laisse entrevoir l'émergence d'une classe moyenne. Pourtant, les marchés n'ont pas la cacophonie des centres commerciaux traditionnels : rares sont les séances de marchandage sous des bâches, rares sont les scooters sillonnant les ruelles étroites. Au contraire, de larges promenades et des kiosques standardisés définissent le commerce ici, aussi ordonné que l'État qui les a organisés.
À Naypyidaw, les loisirs prennent des formes variées. Les jardins du lac Ngalaik, perchés le long d'un barrage à environ onze kilomètres au nord, attirent les familles lors des festivals de Thingyan. Leurs toboggans aquatiques et leur plage de sable offrent un répit face à la chaleur tropicale. Le Parc national des plantes médicinales, une réserve de 81 hectares inaugurée en 2008, abrite des milliers de plantes médicinales provenant de toutes les régions du Myanmar, véritable bibliothèque vivante de remèdes traditionnels. Derrière l'hôtel de ville, un spectacle nocturne de lumières et d'eau rythme le crépuscule dans un parc modeste, attirant habitants et fonctionnaires pour un moment de plaisir partagé.
Les passionnés d'animaux se rendent – ironiquement pour une ville aussi isolée – au Jardin zoologique, où un pavillon climatisé pour les manchots abrite ses résidents frileux. Ouvert en 2008, le zoo accueille aujourd'hui plus de 1 500 animaux, des rhinocéros aux macaques rhésus. Le Parc Safari, inauguré en février 2011, propose une expérience plus aventureuse : les visiteurs parcourent de vastes enclos à bord d'un véhicule ouvert, apercevant des léopards au repos ou des bisons broutant sous les rapaces.
Pour les golfeurs, deux parcours – Naypyidaw City et Yaypyar – s'étendent sur des fairways impeccables, tandis qu'un musée des pierres précieuses retrace la tradition séculaire du Myanmar en matière de pierres précieuses. Pourtant, malgré leur raffinement, ces lieux de loisirs atteignent rarement leur capacité maximale ; dans une ville construite pour une croissance démographique anticipée, ils attendent des clients qui ne sont pas encore arrivés.
L'emblématique pagode Uppatasanti, achevée en 2009, incarne la double aspiration de la ville à la tradition et à l'affirmation de soi. Reproduisant à une échelle quasi exacte celle de la pagode Shwedagon de Yangon – seulement trente centimètres plus courte – la « Pagode de la Paix » abrite une relique de dent de Bouddha provenant de Chine et renferme une chambre contenant quatre bouddhas de jade. Les jardins qui l'entourent abritent les statues des vingt-huit bouddhas et un lac encadré par un pavillon dédié au sūtra Shin Uppagutta. Sa flèche dorée perce l'horizon ; à sa base, les visiteurs découvrent deux cages aux toits dorés contenant des éléphants blancs, symboles du pouvoir royal, historiquement associés à la sanction divine. La cérémonie d'inauguration de la pagode, le 12 novembre 2006, portait le titre de « Rajahtani Naypyidaw », marquant la ville à la fois comme symbole antique et capitale moderne.
Sur le plan administratif, le territoire de l'Union de Naypyidaw comprend deux districts – Ottarathiri et Dekkhina – subdivisés en huit cantons. Pyinmana, Lewe et Tatkone, autrefois rattachés à la région de Mandalay, relèvent désormais de la juridiction centrale. Les cantons plus récents d'Ottarathiri, Dekkhinathiri, Popphathiri, Zabuthiri et Zeyathiri, nommés d'après des vertus palies telles que « uttarasiri » (prospérité supérieure), sont toujours en construction. Chaque canton est géré par une organisation chargée des affaires de développement : un administrateur nommé par le gouvernement travaille aux côtés d'un comité élu, alliant une direction descendante à une représentation locale naissante.
Pourtant, l'étendue de la ville a suscité la controverse. Des parlementaires ont critiqué l'immensité de son territoire – plus vaste que celui de certains États –, s'interrogeant sur les raisons pour lesquelles les ressources sont consacrées à l'éclairage des rives des lacs alors que les agriculteurs situés au-delà de ses limites manquent de réformes en matière de gestion de l'eau. En 2014, des débats ont éclaté sur l'appropriation illégale de terres en périphérie urbaine, suscitant des appels à un renforcement des protections juridiques. Pour de nombreux critiques, Naypyidaw illustre l'ambition d'un gouvernement qui dépasse les citoyens qu'il sert.
Les infrastructures de transport reflètent ce déséquilibre. L'autoroute Yangon–Naypyidaw–Mandalay s'étend sur 563 km, ses quatre voies étant quasiment vides, à l'exception de convois d'État occasionnels. Une liaison directe de 323 km vers Yangon facilite les déplacements officiels, mais les camions civils restent largement interdits de circulation. Une étude de la BAD estime que leur autorisation permettrait à l'économie d'économiser plus de 100 millions de dollars par an en réduisant les temps de transit. Le projet d'élargissement à six voies est en suspens, dans l'attente de la demande ou de la volonté budgétaire.
À l'intérieur de la ville, un boulevard de 20 voies traverse les îlots centraux. Des ronds-points à plusieurs niveaux, ornés de jardinières, offrent une échelle parisienne, même si la circulation reste si fluide que les piétons les considèrent souvent comme des parcs. Les motos, autrefois omniprésentes ailleurs, sont interdites sur les grands axes routiers après une série d'accidents mortels en 2009 ; l'objectif affiché était la sécurité, même si cela a encore davantage étouffé la vie urbaine.
Les vols arrivent à l'aéroport international de Naypyidaw, situé à seize kilomètres au sud-est, entre Ela et Lewe. Depuis son ouverture en décembre 2011, sa piste de 3,6 km et sa tour de contrôle de 69 m accueillent des compagnies nationales – Air Bagan, Myanmar National Airlines et d'autres – ainsi que des vols internationaux en provenance de Bangkok et de plusieurs villes chinoises. Pourtant, le débit annuel reste bien inférieur à sa capacité de 65 000 vols, ce qui témoigne une fois de plus d'une planification ambitieuse dépassant la demande actuelle.
Les transports publics à l'intérieur du territoire restent rares. Des navettes, gérées par les ministères, transportent les fonctionnaires entre leurs résidences et leurs bureaux à heures fixes. Une seule gare routière centrale dessert les lignes interurbaines ; une compagnie de taxis gérée par l'armée monopolise les services de location de véhicules. La gare ferroviaire, ouverte en juillet 2009, occupe un vaste complexe construit sur la ligne Yangon-Mandalay. Jusqu'à son ouverture, les trains s'arrêtaient à Pyinmana ; aujourd'hui, un trajet de neuf heures vers Yangon part chaque jour à midi et revient à 21 h 30. Le projet du premier métro du Myanmar, qui avait fait l'objet d'annonces de contrat en 2011, a été abandonné faute de demande et de contraintes budgétaires.
Tel est le paradoxe de Naypyidaw : un lieu au sérieux officiel et à l’agitation minimale, dont les promesses sont écrites dans l’asphalte et le béton, mais attendent d’être concrétisées. Les rues construites pour des millions de personnes sont calmes. Des infrastructures de standing international attendent les visiteurs, largement satisfaits de rester à Yangon. Des demeures demeurent inachevées. Pourtant, dans son immobilité, la ville révèle sa vocation avec une clarté sans fard : c’est avant tout une capitale de la gouvernance, une toile urbaine sur laquelle les dirigeants birmans ont peint leur vision de l’ordre et d’un État moderne.
Traverser Naypyidaw, c'est affronter à parts égales ambition et absence. On peut dîner au restaurant d'un hôtel, ses carreaux de terrazzo étincelants, et ne trouver que peu de compagnons, hormis son propre reflet. On peut flâner tranquillement entre les ministères, remarquant la précision des pelouses impeccables, la symétrie des enseignes en birman et en anglais, le silence ambiant. On peut se tenir devant la Pagode de la Paix à l'aube, lorsque le soleil réchauffe ses murs en corniche et que l'air n'est pas chargé du vrombissement de la circulation, seulement de l'appel lointain d'un shikra au-dessus de nos têtes.
L'avenir de la ville dépend de la convergence des politiques et de la population. Si l'économie birmane s'accélère, si les écoles et les hôpitaux se développent pour répondre aux besoins administratifs, Naypyidaw pourrait bien devenir une capitale habitée. D'ici là, elle demeure un témoignage d'urbanisme moderne à grande échelle : un espace spacieux et ordonné où réside la gouvernance, attendant le jour où ses avenues seront habitées aussi intensément que le béton. Ce jour-là, ses larges boulevards pourront à nouveau accueillir la vie ordinaire, et ses bâtiments silencieux vibrer au rythme quotidien d'une capitale épanouie.
Devise
Fondé
Code d'appel
Population
Zone
Langue officielle
Élévation
Fuseau horaire
Les voyages en bateau, notamment en croisière, offrent des vacances uniques et tout compris. Pourtant, comme pour tout type de voyage, il y a des avantages et des inconvénients à prendre en compte…
Depuis la création d'Alexandre le Grand jusqu'à sa forme moderne, la ville est restée un phare de connaissances, de diversité et de beauté. Son attrait intemporel provient…
La France est reconnue pour son important patrimoine culturel, sa gastronomie exceptionnelle et ses paysages magnifiques, ce qui en fait le pays le plus visité au monde. De la découverte des monuments anciens…
Dans un monde où les destinations touristiques sont nombreuses et réputées, certains sites incroyables restent secrets et inaccessibles à la plupart des gens. Pour ceux qui ont l'audace de…
Découvrez la vie nocturne animée des villes les plus fascinantes d'Europe et voyagez vers des destinations inoubliables ! De la beauté vibrante de Londres à l'énergie palpitante…