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Nagoya occupe une position géographique et économique au cœur de Honshu, l'île principale du Japon. Avec une population approchant les 2,3 millions d'habitants en 2020 et plus de 10 millions dans la vaste agglomération de Chūkyō, elle se classe au quatrième rang des villes et au troisième rang des régions urbaines du Japon. Son nom, orthographié historiquement 那古野 ou 名護屋 et peut-être dérivé de l'adjectif nagoyaka (« calme »), évoque un caractère façonné à la fois par la sérénité et l'industrie. Depuis ses origines sur la fertile plaine de Nōbi, au nord de la baie d'Ise, Nagoya est devenue un carrefour essentiel des transports, du commerce et de la culture.
En 1610, Tokugawa Ieyasu, lui-même figure clé de l'unification du Japon, transféra la capitale de la province d'Owari de Kiyosu à Nagoya. La construction du château de Nagoya commença peu après, ses murs de pierre et ses toits noircis par le goudron affirmant l'autorité du domaine nouvellement établi. Des plateaux d'altitude modeste furent choisis pour se protéger des inondations, tandis que les rivières Kiso et Shōnai, ainsi que le canal artificiel Hori achevé la même année, reliaient la ville fortifiée aux marchés lointains. L'imposant donjon du château, aujourd'hui orné de ses ornements en forme de carpe dorée (金の鯱, kin no shachihoko), devint à la fois un symbole du pouvoir féodal et, des siècles plus tard, un phare pour les citoyens qui reconstruisaient la ville.
Sous le patronage de la branche Owari du clan Tokugawa, notamment sous le règne du septième seigneur, Tokugawa Muneharu, Nagoya a favorisé le théâtre, la poésie et les arts visuels. Les marchands soutenaient de nouvelles écoles de céramique, de teinture textile et de laque, tandis qu'acteurs et dramaturges trouvaient un public apprécié dans les quartiers de plaisance de la ville fortifiée. Bien qu'une grande partie de cette architecture primitive ait été détruite par les incendies et les raids aériens de la guerre du Pacifique, l'ADN culturel ancré au cours de ces siècles continue de façonner l'identité de Nagoya.
La Restauration Meiji a apporté le chemin de fer, les bateaux à vapeur et les usines. Montres, vélos et machines à coudre ont été parmi les premiers produits manufacturés exportés par Nagoya. Au début du XXe siècle, ses usines transformaient des aciers spéciaux, des céramiques et des produits chimiques, et ses chantiers navals produisaient des navires voguant sur tous les océans. L'implantation d'industries lourdes – automobile, aéronautique et pétrochimie – a consolidé le statut de moteur industriel de Nagoya. Cependant, cette prospérité économique s'est accompagnée d'une vulnérabilité : la ville a subi des raids aériens dévastateurs en 1945, qui ont rasé une grande partie du centre-ville et des zones industrielles.
La reconstruction d'après-guerre s'est déroulée rapidement. En 1934, la population de Nagoya atteignait déjà le million d'habitants ; en décembre 2010, elle était d'environ 2,26 millions, avec plus d'un million de foyers. Avec une superficie de 326,45 km², la ville reste l'une des plus densément peuplées du Japon, mais ses liaisons de transport, notamment le Shinkansen Tōkaidō reliant Tokyo à Osaka, ont assuré une circulation fluide des personnes et des échanges commerciaux.
Aujourd'hui, Nagoya accueille les sièges sociaux et les principales installations d'entreprises mondiales : Lexus, la marque de luxe de Toyota, des équipementiers comme Denso et Aisin Seiki, et des fabricants de précision comme les bougies d'allumage NGK et le matériel ferroviaire Nippon Sharyo. Brother Industries, les guitares Ibanez et Toyota Tsusho conservent leurs racines ici. Le port de Nagoya, le plus important port maritime du Japon, canalise les exportations dans le monde entier, tandis que la Bourse de Nagoya soutient le secteur financier de la ville. La recherche et l'enseignement prospèrent à l'Université de Nagoya, à l'Institut de technologie de Nagoya et à l'Université municipale de Nagoya, attirant des chercheurs dans des domaines allant de la biologie moléculaire à la robotique.
L'aéroport international de Chubu Centrair, construit sur des terres gagnées sur la mer et assurant des liaisons nationales et internationales, accueille principalement des vols aériens. L'aérodrome de Nagoya (aéroport de Komaki), plus ancien, dessert l'aviation générale et abrite la plateforme de correspondance de Fuji Dream Airlines. Le transport ferroviaire s'effectue autour de la gare de Nagoya, réputée pour sa plus grande superficie au monde, où convergent les lignes Shinkansen de JR Central et les compagnies ferroviaires régionales Meitetsu et Kintetsu.
Situés dans la plaine de Nōbi, les bas plateaux de Nagoya reposent sur des lits de rivières inondables. La rivière Kiso trace sa limite ouest et la Shōnai coule du nord-est jusqu'à la baie. La rivière Tempaku serpente à travers les faubourgs est avant de bifurquer vers l'ouest. Le climat y est subtropical humide : les étés sont chauds, humides et plus humides que les hivers, qui restent frais mais rarement rigoureux. Les précipitations sont réparties sur toute l'année, ce qui confère à la plaine sa fameuse fertilité.
Parmi les plus anciennes institutions de Nagoya se trouve le sanctuaire d'Atsuta, réputé pour abriter l'épée impériale Kusanagi, l'un des trois insignes du Japon, bien que seuls les prêtres et l'empereur puissent l'apercevoir. Le parc du sanctuaire abrite quelque 4 400 objets et accueille environ 70 festivals chaque année. Le château de Nagoya, bien que reconstruit en béton après la Seconde Guerre mondiale et actuellement en cours de restauration en bois, abrite toujours un musée dans son donjon principal et le palais Honmaru, récemment reconstruit, illustrant l'architecture féodale Shoin-zukuri.
Les espaces verts urbains offrent un répit au milieu du béton. Le parc Hisaya-Ōdori traverse le quartier central de Sakae, avec ses fontaines, ses promenades ombragées et la tour de télévision de Nagoya, vieille de plusieurs siècles, une structure en treillis de 180 m dont le balcon surplombe l'étalement urbain. À l'est, le zoo et le jardin botanique de Higashiyama associent expositions animalières et espaces paysagers, tandis que le jardin Shirotori, près d'Atsuta, offre des sentiers de promenade classiques autour d'étangs et de salons de thé.
Les musées de Nagoya couvrent différentes époques et disciplines. Le musée d'art Tokugawa et son jardin japonais adjacent conservent des trésors d'Owari Tokugawa, notamment les rouleaux du Dit du Genji, trésor national. Le palais Honmaru, situé dans l'enceinte du château, retrace l'histoire locale à travers des expositions immersives. Au Musée commémoratif de l'industrie et de la technologie Toyota, installé dans l'usine de métiers à tisser d'origine des années 1920, les visiteurs découvrent l'évolution des machines textiles à l'automobile moderne, avec des expositions interactives pour les plus jeunes.
Les passionnés de trains se rendent au SCMaglev and Railway Park, ouvert en 2011 sous l'égide de JR Central, pour admirer les prototypes de Shinkansen. Côté beaux-arts, le Centre des arts d'Aichi et le Musée d'art de la ville de Nagoya exposent des estampes d'après-guerre aux côtés d'œuvres impressionnistes et expressionnistes. La porcelaine et son histoire se rencontrent au Jardin Noritake, et le Musée des mélodies de la mandoline célèbre l'attrait de cet instrument pour un public de niche. Des lieux plus modestes, du Théâtre Nô au Musée de la monnaie en passant par les expositions de la Banque de Tokyo-Mitsubishi UFJ, abordent des thèmes spécifiques.
Nagoya accueille un éventail d'événements annuels qui reflètent à la fois tradition et enthousiasme contemporain. Mi-juillet, le Grand Tournoi de Sumo de Nagoya se déroule au Gymnase préfectoral d'Aichi, où les rikishi s'affrontent à ciel ouvert. La galerie marchande d'Ōsu, centrée sur le temple Ōsu Kannon, accueille des marchés aux puces bimensuels ainsi qu'un bazar piétonnier de boutiques spécialisées, de cafés et de stands d'électronique. Les soirées d'été sont ponctuées de danses aux lanternes lors du Festival des Nuits d'Été du Château, tandis que le Festival d'Été d'Osu anime les rues avec des défilés de samba brésilienne et des processions de cosplay. Chaque année en août, Oasis 21 à Sakae accueille le World Cosplay Summit, qui attire des passionnés d'anime du monde entier.
Lors des journées plus calmes, habitants et visiteurs empruntent le bus Me-Guru, or et blanc, pour monter et descendre à des sites emblématiques ou explorer des quartiers comme Fujigaoka, célèbre pour ses cerisiers en fleurs au printemps, et le site voisin de l'Exposition universelle, accessible par le train linéaire Linimo. La ville sera à nouveau sous les projecteurs internationaux en 2026, en tant que troisième hôte japonais des Jeux asiatiques.
Le patrimoine architectural de Nagoya s'étend au-delà des châteaux et des sanctuaires. Le sentier culturel, instauré dans les années 1980 entre le musée d'art Tokugawa et le château de Nagoya, préserve des résidences des ères Meiji et Taishō, telles que l'ancienne demeure de Sasuke Toyoda et le musée Futaba. La villa Yōki-sō, construite pendant Taishō pour un héritier de Matsuzakaya, allie habitations et jardins de promenade à proximité du temple Nittai-ji, un rare sanctuaire non confessionnel abritant les reliques du Bouddha offertes par la famille royale thaïlandaise.
L'histoire du cinéma croise le paysage urbain : le premier film Godzilla y a été projeté en octobre 1954, et le château de Nagoya a servi de décor à des films kaiju ultérieurs. The Hunted (1995) et Mr. Baseball (1992) de Christopher Lambert ont attiré les caméras hollywoodiennes, tandis que Le Vent se lève de Hayao Miyazaki revisitait l'univers des années 1920 et 1930 de Jiro Horikoshi, ingénieur chez Mitsubishi Zero, capturant une époque où les hangars de Nagoya bourdonnaient de chantiers de construction aéronautique.
Les multiples facettes de l'histoire de Nagoya – bastion féodal, colosse industriel, creuset culturel – ont façonné une ville à la fois affirmée et réfléchie. Elle allie le rythme quotidien des navetteurs dans ses tours vitrées au parfum persistant de l'encens des bassins à carpes koï de Shirotori, le rugissement des lutteurs de sumo au calme d'une maison de cérémonie du thé. Alors qu'elle se prépare à accueillir les Jeux asiatiques et poursuit la restauration de son château, Nagoya demeure un lieu où passé et présent convergent dans une force tranquille, où chaque rive, chaque musée et chaque rue commerçante raconte une histoire de renouveau et de persévérance.
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