La Valette

Guide de voyage de La Valette - Aide aux voyageurs

La Valette, capitale compacte de Malte, occupe seulement 0,61 kilomètre carré à l'extrémité d'une étroite péninsule sur la côte est de l'île principale. Entre le Grand Port au sud et le port de Marsamxett au nord, cette ville-conseil comptait 5 157 habitants en 2021 et constitue l'épicentre politique, économique et culturel de Malte. Capitale la plus méridionale de l'Europe et plus petite de l'Union européenne par sa superficie, La Valette cache, sous son empreinte concentrée, un patrimoine d'importance mondiale et un rythme contemporain mêlant rythmes locaux et perspectives internationales.

L'histoire de la genèse de La Valette est indissociable du tumulte méditerranéen du milieu du XVIe siècle. Au lendemain du Grand Siège de 1565, lorsque les Hospitaliers repoussèrent une armada ottomane, le Grand Maître Jean Parisot de La Valette décida de fortifier le principal port de Malte contre toute attaque future. Sous sa direction, une ville fortifiée s'éleva sur l'éperon rocheux surplombant l'eau, ses bastions, ses cavaliers et ses courtines étant conçus pour la défense. En une génération, ce réseau de larges artères et de ruelles isolées fut bordé de palais, d'églises et d'édifices publics baroques, chacun proclamant l'ordre, le pouvoir et la foi.

Les premiers édifices de La Valette furent construits en pierre calcaire locale, dont les chaudes teintes miel n'étaient atténuées que par des siècles d'usure et de dommages causés par la guerre. Au fil du temps, les fioritures maniéristes cédèrent la place à la symétrie néoclassique et, au XXe siècle, à de discrètes interventions modernes. Le Royal Opera House, autrefois joyau de l'architecture théâtrale, fut réduit en ruines pendant le siège allié de la Seconde Guerre mondiale ; sa carcasse demeure un mémorial de la résilience de la ville. Ailleurs, les gracieuses arches des auberges – anciennes résidences des « Langues » régionales des Chevaliers – ont été reconverties en bureaux gouvernementaux, galeries et cafés, leurs façades ornementées évoquant les cours d'entrée cérémonielles et le claquement des sabots des chevaux ayant depuis longtemps disparu.

Depuis les terrasses supérieures de la ville, le Grand Port se déploie tel un tableau vivant. Navires marchands et bateaux de pêche, paquebots de croisière et ferries côtiers longent des quais centenaires, initialement aménagés par les Chevaliers, puis réaménagés par les souverains successifs. De l'autre côté de l'eau, le front de mer animé de Floriana cède la place aux remparts du Fort Saint-Elme, lui-même transformé en musée retraçant le rôle stratégique de Malte lors des deux guerres mondiales. Par temps clair, une légère brise transporte les vapeurs de sel et de diesel vers l'intérieur des terres, atténuée par le parfum des fleurs d'oranger provenant des cours intérieures des jardins.

L'interaction entre terre et mer façonne le climat et le caractère de La Valette. Protégée sur trois côtés par des remparts de pierre, la ville connaît des hivers doux et pluvieux, ainsi que des étés secs et chauds, qui s'étendent de la fin du printemps au début de l'automne. Les températures diurnes atteignent en moyenne 16 °C en janvier et atteignent 32 °C en août, tandis que les minimales nocturnes varient de 10 °C à 23 °C sur la même période. Les précipitations se concentrent en hiver, laissant les rues d'été arides et lumineuses sous un ciel bleu intense. La Méditerranée environnante modère les extrêmes, adoucissant le froid hivernal et retardant l'apogée de la chaleur estivale jusqu'aux chaleurs intenses d'août.

La densité du cœur historique de La Valette – 320 monuments officiellement répertoriés sur environ 0,55 kilomètre carré – lui a valu la reconnaissance de l'UNESCO en 1980. Cette désignation a favorisé la restauration des portails sculptés, des dômes baroques et des coupoles aux motifs de cuivre des clochers. La co-cathédrale Saint-Jean, autrefois église conventuelle des Chevaliers, constitue le pivot spirituel de la ville. Conçue à la fois comme lieu de culte et manifestation de piété, son extérieur austère s'ouvre sur un intérieur habillé de marqueterie de marbre, de voûtes dorées et de la seule œuvre signée du Caravage encore existante – la représentation saisissante du martyre de saint Jean-Baptiste par l'artiste.

Au-delà de la cathédrale s'étendent les rues entrelacées de la vie quotidienne : les pâtisseries au fromage et aux petits pois à l'aube ; les cafés de quartier où les hommes âgés se prélassent dans la lumière matinale en sirotant un expresso ; les librairies de la place de la République qui vendent des ouvrages à la fois médiévaux et modernes. Les quartiers non officiels de La Valette portent des noms qui rappellent des fonctions disparues. Le Manderaggio, autrefois conçu comme un port miniature, est devenu une enclave dense de logements ouvriers avant d'être rasé pour laisser place à des logements sociaux. Baviera, Biċċerija, Kamrata et l-Arċipierku témoignent chacun d'un fragment de l'évolution urbaine par leurs surnoms maltais et leurs ruelles sinueuses.

À l'époque britannique, le rôle de La Valette s'étendait au-delà de la gouvernance locale. L'Amirauté, un palais baroque datant de la fin des années 1570, devint la résidence du commandant en chef de la flotte méditerranéenne ; il abrite aujourd'hui la collection nationale des beaux-arts. Le Théâtre Manoel, achevé en 1731, continue d'accueillir des concerts et des pièces de théâtre dans son auditorium intime en forme de fer à cheval, témoignage vivant d'une époque où mécénat, spectacle et politique s'entremêlaient lors de représentations nocturnes. Entre ces institutions se dresse l'ancienne Sacra Infermeria : un imposant hôpital Renaissance fondé par les Chevaliers, aujourd'hui transformé en Centre de conférences méditerranéen, où se réunissent des sommets mondiaux au cœur de salles de soins voûtées.

La constitution de La Valette en musée vivant a atteint un sommet symbolique en 2018, lorsqu'elle a partagé le titre de Capitale européenne de la culture. Cette année-là, des performances sur quatre places centrales – Triton, Saint-Georges, Saint-Jean et Castille – ont rejoint des installations mettant en avant la langue et le patrimoine maltais. L'art public a pris forme sous forme de proverbes moulés en plâtre, animant les trottoirs du vernaculaire local et invitant habitants et visiteurs à réfléchir aux mots qui structurent l'identité communautaire.

Pourtant, la vitalité contemporaine de la ville s'étend au-delà des expériences organisées. L'aéroport international de Malte, situé à huit kilomètres de Luqa, est desservi par le bus X4, un trajet de vingt minutes qui dépose les voyageurs à la porte restaurée de La Valette. Un système de parkings relais et un système de tarification de la congestion, mis en place dans les années 2000, régulent la circulation des véhicules particuliers dans les rues étroites, tandis que des minitaxis électriques sillonnent la péninsule à des tarifs modiques. Des ferries transportent quotidiennement les voyageurs et les touristes à travers le port de Marsamxett jusqu'à Sliema et l'île Manoel ; des catamarans à grande vitesse relient la Sicile, soulignant ainsi la centralité maritime persistante de La Valette.

Au bord de l'eau, l'ascenseur Barrakka – deux cabines nichées dans les falaises de la Batterie de Salut – transporte les passagers en vingt-trois secondes du front de mer à la terrasse de la ville. Pour les plus sportifs, des escaliers taillés dans la pierre permettent une ascension plus mesurée, chaque marche révélant un panorama inédit sur les murs ambrés et la baie scintillante. Les jardins supérieurs de Barrakka, aménagés et en terrasses, encadrent le panorama du port. Ici, une salve de canon à blanc perce le calme de midi, clin d'œil rituel à un passé où les batteries côtières protégeaient Malte des invasions.

Les musées de La Valette couvrent les époques et les médias. Le Musée national d'archéologie occupe l'Auberge de Provence, dont les galeries sont actuellement partiellement rénovées pour accueillir des objets préhistoriques et des installations multimédias. Dans les anciennes salles de guerre sous Saint-Elme, des couloirs souterrains témoignent de la tension des centres de commandement de la Seconde Guerre mondiale. À quelques pas, la Bibliothèque nationale et la bibliotheca, sur la place de la République, conservent des collections de manuscrits retraçant les liens maritimes et religieux de Malte à travers la Méditerranée. Plus loin, la Casa Rocca Piccola, toujours une résidence noble privée, propose des visites guidées d'intérieurs domestiques, de portraits de famille et d'un jardin clos du XVIIIe siècle.

Les places et les artères publiques vibrent d'un commerce adapté aux besoins locaux. Republic Street, principale artère piétonne, conduit les visiteurs devant des boutiques d'artisans, des libraires et des administrations. Merchants Street, sa rue parallèle, accueille des marchés quotidiens de vêtements et d'artisanat, tandis que le dimanche, les agriculteurs mettent en avant leurs étals de miel, de fromage et d'olives devant le Cavalier Saint-Jacques. Au milieu de ces modestes tragédies de l'offre et de la demande, les boutiques de souvenirs présentent des textiles et des céramiques maltais, chaque objet étant un écho des traditions régionales.

La vie culinaire à La Valette est à la fois modeste et nuancée. À la plupart des coins de rue, des pastizzeries proposent des tourtes à la ricotta ou aux fèves à la main, préparées dans leurs fours chauffants, pour seulement un demi-euro. Des trattorias et boulangeries de milieu de gamme se regroupent près de la cathédrale, proposant du ragoût de lapin, des fruits de mer frais et des pâtes de saison. Le long du front de mer, des osteries servent des grillades sous des auvents bercés par la brise marine. Pour les amateurs de cuisine plus élaborée, les restaurants des hôtels proposent des menus de spécialités maltaises, des plats végétariens et des cartes des vins mettant en valeur les cépages locaux.

Le soir, les cafés et bars à vin de la ville se remplissent des conversations d'après-travail et de l'effervescence tranquille des rassemblements. De petits théâtres – le centre de création du St James Cavalier et la scène baroque du Théâtre Manoel – présentent des festivals de théâtre, de musique et de cinéma. Des événements saisonniers ponctuent le calendrier : le Festival international baroque de La Valette fait revivre des œuvres historiques ; des spectacles en plein air occupent les ruines de l'ancien opéra ; des processions religieuses marquent les fêtes avec des statues portées dans les rues médiévales.

Dans ses quartiers aux murs de pierre, La Valette conserve l'empreinte des époques successives : le quadrillage soigneusement ordonné d'une ville militaire ; les ornements somptueux du mécénat baroque ; les cicatrices et les adaptations des conflits ; les conversions pragmatiques de la vie civique. Cette superposition du temps crée une sensibilité à la fois intime et grandiose. En parcourant ses rues, on croise le quotidien – les enfants rentrant de l'école, les commerçants remplissant les rayons –, côtoyant le poids de l'ambition impériale et l'écho lointain des coups de canon.

La taille compacte de La Valette amplifie ses contrastes. En quelques pâtés de maisons, on peut passer du portique d'un palais du XVIIe siècle à une installation d'art contemporain ; d'une rue commerçante animée à une terrasse sereine surplombant une baie scintillante. Pourtant, malgré sa petite taille, la ville dégage un vaste potentiel : un carrefour de peuples et d'influences, un lieu où la vie quotidienne se déroule sur fond de siècles.

Alors que la ville entre dans le milieu des années 2020, les projets de métro souterrain et la poursuite des travaux de restauration témoignent d'une attention portée à la fois au patrimoine et aux besoins modernes. L'identité de La Valette – capitale, forteresse, musée et foyer – reste en négociation, les contours de son avenir étant façonnés par les urbanistes, les responsables culturels et le rythme des habitants. La péninsule élancée se dresse ainsi comme un témoignage vivant de l'histoire et des aspirations de Malte : compacte mais vaste, chargée de mémoire mais tournée vers le prochain chapitre de l'histoire humaine.

Euro (€) (EUR)

Devise

1566

Fondé

+356

Code d'appel

5,827

Population

0,8 km² (0,31 mille carré)

Zone

maltais, anglais

Langue officielle

56 m (184 pi)

Élévation

CET (UTC+1)

Fuseau horaire

Lire la suite...
Malte – L’île des chevaliers, de l’architecture et de la culture

Malte

Malte, État insulaire d'Europe du Sud situé en mer Méditerranée, compte environ 542 000 habitants sur une superficie de 316 kilomètres carrés. Officiellement appelée République de Malte, elle comprend…
Lire la suite →
Guide de voyage Saint-Julien

Saint-Julien

Saint Julian's, appelée San Ġiljan en maltais, est une ville côtière animée située sur la côte est de Malte. Avec son mélange unique…
Lire la suite →
Guide de voyage à Sliema

Tas-Sliema

Sliema, ville dynamique située sur la côte nord-est de Malte, illustre la transformation de l'île, d'un paisible village de pêcheurs à une métropole prospère. Son nom…
Lire la suite →
Les histoires les plus populaires