Qu’est-ce que la Liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO ? Il s'agit d'un sous-ensemble de sites du patrimoine mondial signalés par l'UNESCO comme étant gravement menacés dans leur valeur universelle exceptionnelle. Son objectif est de « Mobiliser la communauté internationale » pour aider ces sites.
Combien de sites figurent actuellement sur la liste des sites dangereux (et pourquoi les sources divergent-elles) ? Fin 2025, l'UNESCO recensait 53 sites en péril. D'autres sources peuvent en indiquer 56, car 3 sites en ont été retirés très récemment, ce qui rappelle que la liste évolue avec le temps.
Comment l'UNESCO décide-t-elle d'inscrire un site sur la Liste du patrimoine mondial en péril ? Le Comité du patrimoine mondial examine les éléments de preuve (provenant des États, d'experts et de rapports) et les compare aux critères de la Convention (menaces graves, imminentes ou potentielles). Si le Comité juge les menaces justifiées, il vote l'inscription du site sur la liste du patrimoine mondial en péril, exigeant généralement du pays concerné la présentation d'un plan d'action correctif.
Quelles sont les principales menaces qui mettent les sites en danger ? Ces menaces comprennent les conflits armés et les dommages de guerre, les changements climatiques (inondations, sécheresses, blanchissement des coraux), le surtourisme, l'urbanisation, les projets miniers et d'infrastructures, la pollution, le braconnage, les espèces envahissantes et la négligence. De nombreux sites sont confrontés à une combinaison de ces facteurs.
Quels sont les sites du patrimoine mondial actuellement menacés ? La liste officielle complète (53 sites) est disponible sur le site web de l'UNESCO. Elle comprend, par exemple, Alep et Palmyre en Syrie, la vieille ville de Sanaa au Yémen, les parcs nationaux des Virunga et de Garamba en République démocratique du Congo, la vallée de Bamiyan en Afghanistan et des paysages culturels comme la Roșia Montană (Roumanie). (Un résumé par région est présenté ci-dessus.)
Est-il possible de retirer des sites de la liste des sites dangereux ? Comment ? Oui. Si l'UNESCO constate que les valeurs du site ont été restaurées ou les menaces atténuées, elle peut voter son retrait de la liste. Par exemple, les retraits de Madagascar, d'Égypte et de Libye en 2025 ont fait suite à la réalisation de projets correctifs. Le Comité élabore un plan formel pour chaque retrait, prévoyant souvent un suivi après la radiation de la liste.
Quels sites ont été récemment ajoutés ou retirés de la liste des sites dangereux ? Ajouts récents : En 2023, des sites ukrainiens (Sainte-Sophie à Kyiv, Lviv et Odessa) ont été inscrits sur la liste en raison des dégâts causés par la guerre. Retraits : En 2025, les forêts tropicales de Madagascar, Abou Mena en Égypte et Ghadamès en Libye ont été retirés de la liste après des efforts de restauration. (Ces dernières années, plusieurs parcs africains ont également été retirés.)
Pourquoi Venise, la Grande Barrière de corail et le Machu Picchu sont-ils mentionnés mais pas sur la liste des sites en danger ? Ces sites mondialement connus sont menacés, mais l'UNESCO a estimé (jusqu'à présent) que les mesures promises ou les protections existantes suffisent à y remédier. Par exemple, l'UNESCO a reporté l'inscription de la Grande Barrière de corail sur la Liste du patrimoine en péril après que l'Australie se soit engagée à mener des réformes. À Venise, la gestion du tourisme a fait l'objet de débats, mais le site demeure sur la Liste du patrimoine en péril et fait l'objet d'un suivi par le biais de rapports périodiques. En bref, le simple fait d'être théoriquement menacé n'entraîne pas automatiquement l'inscription sur la Liste du patrimoine en péril : l'UNESCO exige des preuves tangibles de perte de valeur ou d'inefficacité des mesures de protection.
Quel est le rôle de l'UNESCO par rapport à celui des gouvernements nationaux et des ONG ? Les gouvernements nationaux sont responsables en dernier ressort de la protection de leur patrimoine en vertu de leur droit interne. L’UNESCO fournit le cadre, l’expertise technique et les mécanismes de financement (par exemple, le Fonds du patrimoine mondial et les fonds d’urgence). Les ONG et l’UICN/ICOMOS apportent souvent leur expertise en matière de recherche, de conservation et de gestion de projets sur le terrain. Idéalement, ces trois acteurs coopèrent : les gouvernements mettent en œuvre les plans, l’UNESCO conseille et oriente l’aide, et les ONG mobilisent la science et l’implication des communautés.
Comment les conflits (guerres) endommagent-ils les sites patrimoniaux, et que se passe-t-il après un conflit ? Les conflits armés peuvent entraîner des destructions immédiates (bombardement de bâtiments, incendies criminels) et des dommages indirects (pillage de biens culturels, interruption des travaux d'entretien). Une fois les conflits apaisés, l'UNESCO peut envoyer des missions pour évaluer les dégâts (comme elle l'a fait en Syrie) et contribuer à la planification de la reconstruction. Le site peut être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril pendant et après les hostilités, comme en Syrie et en Ukraine, afin d'attirer des fonds pour sa stabilisation. La reconstruction, si la sécurité le permet, se poursuit avec l'aide internationale. (À titre d'exemple récent, citons le projet de l'UNESCO de reconstruire la bibliothèque nationale ukrainienne à Kyiv, endommagée par la guerre.)
Comment le changement climatique menace-t-il les sites du patrimoine mondial ? Par le biais de la montée du niveau de la mer (qui inonde les ruines côtières), de tempêtes plus intenses (des ouragans arrachent les toits d'églises anciennes), de variations de température (blanchiment des coraux sur les récifs), de modifications des précipitations (sécheresses dans les forêts), et bien plus encore. Les rapports de l'UNESCO de 2022 ont souligné que les impacts du changement climatique «affectent déjà négativement 34 % de tous les sites»Les projections indiquent un risque croissant pour les atolls et les glaciers. Des sites comme Venise sont confrontés à la montée des eaux, et les îles Galápagos au réchauffement climatique. Les comités de l'UNESCO demandent de plus en plus de plans de résilience climatique pour les sites menacés.
Comment le surtourisme affecte-t-il les sites du patrimoine mondial ? Un afflux excessif de visiteurs peut fragiliser les structures, accroître la pollution et perturber les économies locales. Il peut en résulter des sentiers de promenade étroits ou des restrictions (comme la réservation de billets à heure fixe à Chichen Itza, au Mexique). Bien que l'UNESCO n'exerce pas de contrôle direct sur le tourisme, elle exige des pays qu'ils gèrent l'impact des visiteurs sur le patrimoine. Les voyageurs ont un devoir éthique : il convient d'éviter les pièges du tourisme de masse et de respecter la réglementation (par exemple, ne pas marcher sur les ruines fragiles). Un tourisme responsable peut également générer des revenus pour l'entretien, mais il doit être géré avec soin.
Comment le développement urbain et l'immobilier menacent-ils les sites ? Les booms immobiliers peuvent empiéter sur les zones tampons du patrimoine. Les projets de grande hauteur (à Vienne, Kyoto, etc.) peuvent dénaturer les panoramas historiques. Même dans les sites naturels, les constructions avoisinantes peuvent détourner l'eau ou perturber la faune. L'UNESCO s'efforce d'examiner les grands projets situés à proximité des sites patrimoniaux : les États sont tenus d'informer le Comité de tout projet susceptible d'affecter la valeur universelle exceptionnelle. L'activisme local est également important : dans plusieurs pays, des communautés ont obtenu gain de cause devant les tribunaux pour faire cesser des projets nuisibles dans des zones protégées.
Un site peut-il perdre définitivement son statut de patrimoine mondial ? Oui. Si la valeur universelle exceptionnelle d'un site est irrémédiablement perdue, le Comité peut le retirer de la Liste du patrimoine en péril et de la Liste du patrimoine mondial. Ce fut le cas pour la vallée de l'Elbe à Dresde (Allemagne) en 2009 suite à la construction excessive de barrages, et pour le sanctuaire de l'oryx d'Arabie à Oman en 2007. Le retrait de la Liste du patrimoine est rare et considéré comme un dernier recours. Normalement, la Liste du patrimoine en péril sert d'alerte précoce afin de prévenir une perte définitive.
Comment les voyageurs peuvent-ils visiter de manière éthique les sites du patrimoine mondial menacés (ce qu'il faut faire et ne pas faire) ? Renseignez-vous bien : prenez connaissance des règles du site et des enjeux de conservation. Faites appel à des guides locaux et respectez la signalétique (interdiction de grimper ou de toucher les structures, par exemple). Restez sur les sentiers balisés pour éviter de piétiner la végétation ou les objets anciens. Minimisez vos déchets (emportez-les avec vous) et privilégiez l’économie locale (consommez des produits locaux, faites appel à l’artisanat local) plutôt que les grandes chaînes touristiques. N’achetez pas d’objets pillés ni d’ivoire. Dans les zones de conflit, suivez les consignes officielles : s’y rendre sans autorisation est souvent illégal, voire dangereux. Sur les réseaux sociaux, privilégiez la sensibilisation aux selfies ; mettez en avant les besoins de conservation. En résumé, traitez les sites de l’UNESCO comme vous le feriez pour votre propre patrimoine : avec le plus grand respect et en minimisant votre impact.
Comment les citoyens peuvent-ils faire un don ou soutenir les efforts de conservation ? Le site web du patrimoine mondial de l'UNESCO recense plusieurs façons de contribuer, notamment en faisant un don au Fonds du patrimoine mondial ou en signant des pétitions pour obtenir des fonds d'urgence. De nombreuses ONG œuvrant pour le patrimoine acceptent les dons déductibles d'impôt pour des projets spécifiques à un site. Par exemple, la campagne « Sauvons Virunga » collecte des fonds pour les gardes du parc, tandis que le Fonds mondial pour les monuments soutient la restauration de divers sites inscrits au patrimoine mondial. L'UNESCO tient à jour les coordonnées de la commission UNESCO de chaque État partie et des autorités de gestion des sites ; les contacter directement pour savoir comment apporter son aide est souvent une démarche efficace. Nous encourageons les dons aux organisations caritatives de conservation reconnues (UICN, Fonds du patrimoine mondial, fondations locales) plutôt qu'aux pages Facebook « Sauvons (X) » non vérifiées et d'origine douteuse.
Quelles méthodes de restauration sont utilisées pour sauver le patrimoine endommagé ? Cela varie selon les cas. Les méthodes courantes comprennent stabilisation (par exemple, étayer un mur qui s'effrite), reconstruction (reconstruire une arche en ruine en utilisant les matériaux d'origine, mais seulement si la documentation le permet), et archivage numérique (Numérisation 3D permettant de conserver une maquette exacte même si l'objet original disparaît). Les équipes de conservation entreprennent également des travaux similaires. assainissement environnementalPour les sites naturels, cela peut impliquer la réintroduction d'espèces indigènes ou l'élimination des polluants ; pour les sites urbains, cela peut signifier l'installation de systèmes de drainage ou la lutte contre les plantes envahissantes. Dans des cas extrêmes, des fragments de patrimoine sont transférés dans des musées (par exemple, des fresques fragiles sont parfois détachées et mises en réserve) afin d'éviter leur disparition totale. La préservation repose souvent sur une combinaison d'ingénierie de pointe et de savoir-faire ancestral (comme la reconstruction d'une charpente médiévale à l'aide de techniques de menuiserie traditionnelles).
Quelles protections juridiques existent pour les sites du patrimoine mondial ? La Convention du patrimoine mondial n'est pas contraignante en soi, mais la plupart des pays l'ont ratifiée et intégrée à leur droit national. Par exemple, les États adoptent souvent des lois sur la protection du patrimoine qui interdisent toute modification d'un site inscrit au patrimoine mondial sans autorisation. Sur le plan international, l'inscription au patrimoine mondial peut engendrer des pressions diplomatiques : les pays signataires de la Convention sont tenus de rendre compte de la conservation des sites. Par ailleurs, certains sites du patrimoine mondial sont protégés par d'autres traités (par exemple, la Convention sur les zones humides, la CITES pour la faune et la flore sauvages menacées d'extinction). Dans les zones contestées (par exemple, les sites culturels de Crimée, les mosaïques de Gaza), l'UNESCO s'efforce de rester neutre et de continuer à protéger le patrimoine. en soi, malgré les différends politiques.
Comment l'UNESCO surveille-t-elle les sites ? Dans le cadre du processus d’« état de conservation » (EC) et d’un suivi réactif, les États parties sont invités tous les deux ou trois ans à soumettre des rapports EC sur des sites spécifiques, et des missions consultatives peuvent être dépêchées si nécessaire. L’UNESCO publie tous les rapports EC sur son site internet. Ces rapports peuvent être initiés par l’État partie, les bureaux de terrain de l’UNESCO ou les ONG qui signalent un problème à l’UNESCO. Les sites inscrits sur la Liste du patrimoine en péril font l’objet d’un suivi à chaque session du Comité. Par ailleurs, l’UNESCO publie des synthèses annuelles du patrimoine en péril par catégorie (par exemple, conflits, climat).
Quels sont les sites naturels et culturels les plus menacés (exemples) ? Naturel: Virunga (RDC) – le plus ancien parc national du monde, menacé par des groupes armés et le pétrole ; Everglades (États-Unis) – de vastes zones humides se remettant du drainage ; Patrimoine de la forêt tropicale humide de Sumatra (Indonésie) – répertorié pour l'exploitation forestière et les incendies. Culturel : Vieille ville de Jérusalem (État de Palestine) – risques liés à la construction non réglementée ; Centre historique de Vienne – risque lié aux gratte-ciel modernes ; Vallée de Bamiyan (Afghanistan) – site de bouddhas détruits, aujourd'hui menacé par l'instabilité ; Chan Chan (Pérou) – une fragile cité en pisé menacée par les tremblements de terre et l'érosion.
Dans quelle mesure les listes/guides de voyage établis par des tiers sont-ils fiables par rapport à la liste de l'UNESCO ? Les articles de voyage publiés par des tiers (comme ceux d'AFAR ou d'Atlas & Boots) sont généralement bien intentionnés, mais peuvent être obsolètes ou sélectifs. Par exemple, certaines listes incluent à tort Venise ou la Grande Barrière de corail. Elles sont utiles pour se renseigner, mais ne doivent pas être considérées comme définitives. La liste officielle de l'UNESCO est la seule source faisant autorité. La liste de Wikipédia est souvent une référence rapide (elle cite l'UNESCO et l'actualité), mais elle peut ne pas refléter les changements officiels. Il est toujours conseillé de vérifier les informations de toute liste sur le site web de l'UNESCO.
Comment l'exploitation minière, les barrages et les industries extractives menacent-ils les sites ? Ils peuvent détruire des habitats ou bouleverser des paysages. Nous avons vu Roșia Montană plus haut. De même, la région des chutes de Kintampo au Ghana a été menacée par un projet de barrage en béton (finalement reporté pour des raisons patrimoniales). En Asie centrale, des projets de détournement de cours d'eau ont mis en péril d'anciennes oasis et des sites de la Route de la Soie. L'UNESCO exige généralement une évaluation d'impact environnemental pour tout projet de ce type à proximité des sites du patrimoine mondial. Si une évaluation conclut à un préjudice, le Comité du patrimoine mondial peut inscrire le site sur la liste du patrimoine en péril à titre d'avertissement.
Quel est l’impact économique d’un placement sur la liste des pays à risque ? Le bilan est mitigé. La couverture médiatique négative du statut de « site en péril » peut dissuader le tourisme, au moins temporairement ; par exemple, les visiteurs peuvent éviter les sites ravagés par la guerre. Les gouvernements craignent parfois les répercussions économiques d'une inscription sur la liste du patrimoine mondial. En revanche, cette inscription peut débloquer des fonds supplémentaires pour la gestion du tourisme. Pour les sites gérés par les communautés locales, des aides et des subventions peuvent être accordées. Globalement, bien que ce statut puisse être stigmatisant, l'UNESCO souligne qu'il ne s'agit pas d'une condamnation, mais d'une opportunité de soutien. Dans de nombreux cas, le tourisme durable se développe même après la mise en œuvre de projets de restauration.
Quels sont les exemples de réussite — les sites qui se sont rétablis ? Outre les îles déjà mentionnées (Galápagos, Everglades, Atsinanana, Rio Plátano), d'autres réussites incluent Rivière Platano (Honduras, radiée de la cote en 2007) et Réserve faunique d'Okapi (RDC, où l'activité de guérilla a diminué et qui a été retirée de la liste vers 2023). La ville espagnole de Cadix Le quartier historique a été retiré de la liste des zones en danger en 2019 après la restauration des maisons anciennes. Leçons tirées de ces réussites : une gouvernance locale forte (notamment grâce à de nouvelles lois sur le patrimoine), des investissements importants dans la protection et un suivi international pour garantir la pérennité des travaux.
Comment autonomiser les communautés locales ? Souvent, la conservation la plus efficace implique les populations locales. L'UNESCO met de plus en plus l'accent sur la gestion communautaire. Par exemple, des projets financés par l'UNESCO ont formé des éclaireurs masaï en Tanzanie pour protéger Oldonyo Lesatima (un paysage sacré) de l'envahissement par la végétation. Au Pérou, des chamans autochtones gèrent le tourisme sur le site de Chavín de Huántar, ce qui leur confère un pouvoir d'action sur son destin. Des études de cas montrent que lorsque les habitants bénéficient du patrimoine (par le biais d'emplois ou de subventions), ils le défendent. L'UNESCO propose des programmes visant à impliquer les écoles dans l'éducation au patrimoine, faisant de la culture une source de fierté pour la communauté.
Quelles données et visualisations illustrent le mieux la concentration des sites menacés ? La carte ci-dessus en est un exemple. L'UNESCO propose également des graphiques interactifs sur son site (par exemple, une ventilation par type de menace, année d'inscription). Des chercheurs ont créé des tableaux de bord (à l'aide de l'API de l'UNESCO) présentant les tendances temporelles ou les indices de vulnérabilité. En général, la combinaison de cartes (par pays) et de graphiques à barres (par catégorie de menace) est la plus instructive. Nous avons cité en exemple l'analyse mondiale de l'UNESCO et la statistique relative au risque hydrique de 73 %.
Comment l’UNESCO définit-elle la « Valeur universelle exceptionnelle » (VUE) ? La valeur universelle exceptionnelle (VUE) est le concept fondamental de l'UNESCO : elle désigne un site d'une importance si exceptionnelle qu'elle transcende les frontières nationales et revêt une importance commune pour les générations présentes et futures. Les Orientations opérationnelles de la Convention de 1972 énumèrent dix critères de VUE (culturels i à vi, naturels vii à x). Un site est inscrit au patrimoine mondial s'il remplit au moins un de ces critères. Il est essentiel qu'un site « réponde aux conditions d'intégrité et/ou d'authenticité et dispose d'un système de protection et de gestion adéquat » pour bénéficier de la VUE. (Ainsi, si des menaces compromettent l'intégrité d'un site, la VUE elle-même est menacée.)
Comment les journalistes peuvent-ils demander des données à l'UNESCO ou signaler des menaces ? Toutes les données relatives au patrimoine mondial (inscriptions, décisions des comités, rapports sur le patrimoine en péril) sont publiques sur whc.unesco.org. Les journalistes peuvent télécharger les rapports sur le patrimoine en péril (PDF) et les décisions antérieures des comités. Pour signaler de nouvelles menaces, l'UNESCO met à disposition une adresse électronique sur la page de chaque site ou dans le formulaire de signalement. Généralement, les journalistes proposent leurs sujets en citant la Liste du patrimoine en péril de l'UNESCO comme source. (Par exemple, l'article de Reuters sur le lac d'Ohrid citait le rapport de l'UNESCO de 2024.) Pour toute demande de données non publiées, veuillez contacter le service de presse du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO ou le secrétariat à Paris en formulant une demande d'accès à l'information.
Quelle est l'histoire de la Liste des personnes à risque ? La Liste a été créée en 1978 (neuf ans après la Convention) et le premier site inscrit fut la Kasbah d'Alger. Initialement, elle ne comportait que quelques mentions (dégâts volcaniques, guerres, etc.), mais au fil du temps, elle s'est étoffée et a fait l'objet de critiques quant à son caractère trop politique. L'initiative « Nouvelles visions », lors de la 40e réunion du Comité en 2016, a permis de la réexaminer sous un angle nouveau, ce qui a conduit à l'accent mis aujourd'hui sur les résultats positifs. Au cours des décennies, environ 55 biens ont figuré sur la Liste (certains, comme les îles Galápagos, y figurant de façon intermittente). Une évolution notable est l'attention croissante portée au climat : ce n'est que dans les années 2010 que le Comité a commencé à prendre systématiquement en compte le changement climatique dans ses décisions relatives à la classification des sites naturels.
Comment les gouvernements peuvent-ils mieux préparer les candidatures afin d'éviter de mettre les sites en danger ? Avant l'inscription d'un site sur la Liste du patrimoine mondial, les organes consultatifs de l'UNESCO (UICN/ICOMOS) examinent attentivement la candidature. Si une proposition révèle des menaces connues (comme des projets autoroutiers) qui ne sont pas prises en compte, le Comité peut reporter l'inscription. Les gouvernements peuvent éviter cela en réalisant des études d'impact approfondies et en élaborant des plans de gestion en amont. Pour les sites déjà inscrits, la clé réside dans une gestion rigoureuse : zones tampons, protections juridiques locales et contrôles du tourisme durable. L'UNESCO publie des lignes directrices sur les meilleures pratiques ; de nombreux pays recrutent désormais des coordinateurs du patrimoine mondial pour intégrer la valeur universelle exceptionnelle (VUE) dans leur planification nationale. En bref, la prévoyance et la planification permettent souvent d'éviter qu'un site ne soit classé en péril.