Sites du patrimoine mondial de l'UNESCO en danger

Sites du patrimoine mondial de l'UNESCO en danger

« Lorsque des sites sont retirés de la Liste du patrimoine mondial en péril, c’est une grande victoire pour tous. » – Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.

S'étendant des déserts aux récifs coralliens, des zones de guerre aux forêts tropicales, la liste du patrimoine mondial en péril de l'UNESCO met en lumière des sites dont la valeur universelle exceptionnelle est menacée. En 2025, l'UNESCO recensait 53 biens sur cette liste (certaines sources tierces en mentionnent encore 56 suite à des retraits récents). Cette liste a pour but d'informer la communauté internationale des conditions qui menacent le patrimoine de chaque site et de susciter des mesures correctives. Ce parcours combine données officielles, analyses d'experts et témoignages de terrain pour expliquer pourquoi ces trésors (des ruines d'Alep aux zones humides des Everglades) sont en danger, comment l'UNESCO et ses partenaires locaux réagissent et comment les lecteurs – voyageurs, chercheurs ou citoyens engagés – peuvent contribuer. Nous mettrons également en avant des exemples emblématiques (comme la Grande Barrière de corail, Venise et le Machu Picchu) pour expliquer pourquoi certains sites célèbres ne figurent pas sur la liste officielle du patrimoine en péril et montrer comment d'autres ont été sauvés ou restaurés. Comme l’a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, « lorsque des sites sont retirés de la Liste du patrimoine mondial en péril, c’est une grande victoire pour tous » – un triomphe durement acquis grâce à la science, au financement et à l’engagement des communautés.

En bref : selon le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, 53 sites sont actuellement inscrits sur la Liste du patrimoine en péril. (Les médias internationaux citent souvent 56 sites, car trois sites africains ont été récemment retirés de la Liste, ce qui illustre le caractère dynamique de cette dernière.) La Liste du patrimoine en péril diffère de la Liste du patrimoine mondial : chaque site qui y figure est déjà inscrit pour sa valeur exceptionnelle, mais est signalé comme étant en danger avéré. La Liste du patrimoine mondial, quant à elle, recense simplement les sites d’importance culturelle ou naturelle exceptionnelle. L’inscription sur la Liste du patrimoine en péril n’entraîne pas la perte du statut de patrimoine ; elle permet plutôt de débloquer une aide d’urgence. En effet, le règlement de l’UNESCO autorise expressément le Comité à allouer une « aide immédiate du Fonds du patrimoine mondial » à tout site qu’il inscrit sur la Liste du patrimoine en péril. Cette inscription permet ainsi de mobiliser rapidement des experts et des financements.

Les sites inscrits sur la Liste du patrimoine en péril couvrent toutes les régions du monde, du Mali et de Madagascar à la Syrie et aux États-Unis. De nombreux problèmes y sont représentés : conflits armés, développement incontrôlé, pollution, changements climatiques, disparition de la faune sauvage et pressions touristiques. L’UNESCO alerte d’ailleurs sur le fait que les conflits armés, les séismes, la pollution, le braconnage, l’urbanisation galopante et le tourisme constituent des « problèmes majeurs » pour le patrimoine mondial. Une analyse récente a souligné l’ampleur du risque climatique : près de 73 % des sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO sont fortement exposés aux aléas liés à l’eau, tels que les inondations, les sécheresses ou la montée du niveau de la mer. Comme nous le verrons, parmi les sites les plus menacés figurent les cités antiques de Syrie, les forêts tropicales et les parcs animaliers africains, les zones humides en péril comme les Everglades et les villes historiques menacées par l’exploitation minière ou les mégaprojets.

Malgré ce tableau alarmant, le constat n'est pas uniquement celui de la perte. Au cours des dernières décennies, certains sites ont en effet suffisamment récupéré pour être retirés de la liste – des victoires rares mais remarquables. Par exemple, les îles Galápagos (Équateur), confrontées aux pressions des espèces invasives et du développement, ont été officiellement retirées de la Liste du patrimoine en péril en 2010. De même, le parc national des Everglades (États-Unis), longtemps dégradé par une mauvaise gestion de l'eau, a été retiré de la liste en 2007 après d'importants financements pour sa restauration. Et cette année même, l'UNESCO a annoncé que les forêts tropicales humides d'Atsinanana à Madagascar ont connu une telle régénération (63 % de la couverture forestière perdue a été restaurée) que le site a été retiré de la Liste du patrimoine en péril. Ces succès montrent qu'avec des efforts soutenus – en matière de science, de politiques et de financement – ​​même les sites les plus menacés peuvent être retirés de la liste. Ce guide détaillera également ces histoires.

En résumé, les lecteurs découvriront ce qu'est et n'est pas la Liste du patrimoine en péril, les raisons pour lesquelles le Comité de l'UNESCO ajoute ou retire des sites, les menaces qui pèsent sur le patrimoine culturel et naturel, ainsi que des études de cas, l'interaction entre gouvernance et droit, et bénéficieront de conseils pratiques pour les visiteurs, les chercheurs et les militants. S'appuyant sur des données factuelles de l'UNESCO et des témoignages de terrain, l'objectif est d'éclairer ce sujet complexe afin de vous permettre de comprendre à la fois l'urgence de la situation et les réelles perspectives d'avenir.

Aperçu rapide : Qu’est-ce que la liste des dangers ?

La Liste du patrimoine mondial en péril de l'UNESCO est un outil officiel prévu par la Convention de 1972. L'UNESCO explique que son objectif est d'informer la communauté internationale des « situations qui menacent les caractéristiques mêmes » qui ont valu à un site son statut de patrimoine. Concrètement, cela signifie que le Comité du patrimoine mondial déclare officiellement un site en péril si les menaces documentées répondent à certains critères (détaillés ci-dessous). Il est important de souligner que cette liste a une visée corrective et non punitive : elle « encourage les actions correctives » et ouvre la voie à l'aide.

En 2025, le site de l'UNESCO recensait 53 biens sur la Liste du patrimoine en péril. (À titre de comparaison, la page Wikipédia consacrée à cette liste en recensait 56 en avril 2024 – les trois sites supplémentaires correspondant à des inscriptions antérieures à fin 2024 et depuis retirées de la liste par l'UNESCO.) Ces 53 sites s'étendent des anciennes villes du Yémen aux parcs d'Afrique. Ils comprennent des sites culturels, naturels et quelques sites mixtes. Le site officiel de l'UNESCO (lien ci-dessous) permet de consulter la liste complète des sites, leur année d'inscription et la date de leur ajout à la Liste du patrimoine en péril.

Le nombre de sites inscrits n'est pas définitif. De nouveaux sites y sont ajoutés lors des réunions annuelles du Comité, tandis que d'autres en sont retirés une fois leurs problèmes résolus. Par exemple, l'UNESCO a annoncé en 2025 le retrait des forêts tropicales d'Atsinanana à Madagascar, d'Abu Mena en Égypte et de Ghadamès en Libye, saluant les efforts importants déployés en matière de conservation. Avant même 2025, les Everglades et le Río Plátano au Honduras en avaient été retirés en 2007. Cette évolution explique pourquoi les articles de presse, les sites de voyage et même Wikipédia peuvent afficher des totaux légèrement différents ou proposer des classements des « 10 premiers » différents selon la date de publication. Consultez toujours le site web du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO (whc.unesco.org) pour obtenir la liste la plus récente et notez que certains articles touristiques citent encore d'anciens chiffres.

En résumé, la Liste du patrimoine en péril est en réalité une liste de crise pour les sites déjà inscrits. Elle n'inclut pas de sites célèbres comme la Grande Barrière de corail ou Venise – du moins pas officiellement. (Ces sites sont souvent mentionnés dans les documents de l'UNESCO, mais à ce jour, aucun n'est inscrit sur la Liste du patrimoine en péril.) Cette liste met plutôt en avant des lieux moins connus dont les problèmes répondent aux critères stricts énoncés ci-dessous. L'avantage est que l'inscription déclenche un financement : comme l'explique l'UNESCO, l'inscription sur la Liste du patrimoine en péril « permet une aide immédiate du Fonds du patrimoine mondial » et constitue un appel à l'aide urgent.

Combien y en a-t-il sur la liste aujourd'hui ?

La page de l'UNESCO recense actuellement 53 sites en péril. Si vous voyez un nombre différent (par exemple, 56), c'est parce que trois sites ont été retirés de la Liste du patrimoine mondial lors de la session de 2025 du Comité. Par exemple, des sites autrefois en péril en République démocratique du Congo, en Ouganda et au Sénégal ont été retirés de la Liste ces dernières années suite à des mesures de conservation. En octobre 2025, ce nombre s'élevait à 53. (Pour éviter toute confusion : la Liste du patrimoine mondial compte plus de 1 000 sites ; les 53 sites de la Liste du patrimoine en péril ne représentent qu'un petit sous-ensemble.)

Du fait que certains pays ou ONG mettent en avant des sites candidats à l'inscription, les dates et les priorités peuvent varier, mais seules les décisions officielles du Comité font foi. Par exemple, en 2021, le site de Stonehenge au Royaume-Uni a failli figurer sur la liste en raison d'un projet de tunnel autoroutier, mais il s'agissait d'un avertissement et non d'une inscription formelle. En revanche, la Liste du patrimoine en péril se fonde sur les menaces documentées qui pèsent sur la valeur universelle exceptionnelle d'un site, telles que vérifiées dans les rapports de l'UNESCO sur l'état de conservation (voir ci-dessous).

Comment les sites sont ajoutés ou supprimés

Le processus est régi par les Orientations et orientations opérationnelles de l'UNESCO et les votes du Comité. Tout État partie peut demander que son site du patrimoine soit déclaré en péril (généralement pour obtenir de l'aide). De même, les organes consultatifs de l'UNESCO (ICCROM, UICN, etc.) ou même des ONG concernées peuvent fournir des informations susceptibles de déclencher un examen approfondi. Chaque année, lors de la réunion du Comité du patrimoine mondial, des projets de décision recensent les sites à inscrire ou à retirer de la Liste. Toute proposition doit être approuvée par le Comité.

Officiellement, un site est inscrit s’il est confronté à un « danger imminent spécifique et avéré » (par exemple, des dommages de guerre ou une détérioration rapide) ou à un « danger potentiel » lié à des menaces connues. Le Comité exige alors généralement de l’État partie qu’il élabore un plan d’action correctif. Si, après un certain temps, le Comité estime que les menaces sont écartées, il peut voter la radiation du site de la Liste du patrimoine en péril. Cette radiation signifie que l’UNESCO considère que les valeurs du site sont suffisamment restaurées. À ce jour, seuls quelques sites ont été radiés de la Liste de cette manière (voir les études de cas ci-dessous).

Comme le souligne l'UNESCO, l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril n'est pas une sanction. Son objectif est de mobiliser la communauté internationale pour financer les travaux de conservation nécessaires. De fait, certains pays accueillent favorablement cette inscription (y voyant un appel à l'aide), tandis que d'autres s'y opposent par fierté nationale. Quoi qu'il en soit, le Comité du patrimoine mondial exige que tout site inscrit bénéficie d'un plan de financement pour sa sauvegarde, faute de quoi il risque d'être radié de la Liste du patrimoine mondial.

Fonctionnement de la liste des dangers : critères, processus et gouvernance

La décision de déclarer un site « en péril » suit des critères explicites de l’UNESCO. Les paragraphes 179 et 180 des Orientations opérationnelles de la Convention précisent que, pour les biens culturels, les dangers peuvent être « spécifiques et avérés » (comme des dommages structurels graves, la dégradation ou la perte d’authenticité) ou « potentiels » (comme des aménagements non autorisés ou la menace d’un conflit armé). De même, pour les sites naturels, les dangers avérés comprennent le déclin catastrophique des populations ou la destruction des écosystèmes (par exemple, une inondation due à un nouveau barrage), tandis que les dangers potentiels peuvent être des changements d’affectation des sols ou des impacts climatiques.

Il est essentiel que le Comité du patrimoine mondial constate que l'état du site réponde à au moins un de ces critères. Dans ce cas, le Comité oblige l'État partie à « élaborer et adopter, en consultation avec l'État partie, un programme de mesures correctives ». Concrètement, cela signifie que des équipes (comprenant parfois des experts de l'UNESCO) effectuent souvent des missions sur le site. Elles produisent un rapport sur l'état de conservation (REC), qui est examiné par le Comité à chaque session. Ces rapports REC sont consultables sur le site web de l'UNESCO. Si un État partie n'a pas pris de mesures, le Comité peut imposer des délais, voire des sanctions ; à l'inverse, si la situation s'améliore, le site peut être retiré de la Liste.

Le processus de suivi réactif de l'UNESCO s'inscrit dans cette perspective. Une fois inscrit au patrimoine mondial (ou lorsqu'un site est nouvellement menacé), le Centre du patrimoine mondial exige des mises à jour annuelles sur son état de conservation. Ces rapports proviennent du pays concerné et peuvent être complétés par des données de tiers (ONG ou médias). Le Centre et les organismes consultatifs (UICN pour la nature, ICCROM pour la culture) examinent toutes les informations et soumettent une évaluation au Comité. Lors des sessions du Comité, les sites en péril ou faisant l'objet d'un suivi spécial sont examinés en détail. La décision du Comité, document public, souligne généralement les réussites, relève les lacunes et décide soit de renouveler l'inscription sur la liste du patrimoine en péril, soit de retirer le site.

L’UNESCO n’étant pas un organisme de réglementation doté de pouvoirs coercitifs, la protection effective des sites relève de la responsabilité des gouvernements nationaux. Son rôle est de faciliter cette protection : elle fournit une expertise technique, un financement et une visibilité internationale. Par exemple, si un conflit armé dévaste un site, l’UNESCO peut dépêcher une mission d’urgence, mobiliser des fonds par le biais de son Fonds d’urgence pour le patrimoine et coordonner les ONG. Toutefois, les lois et les autorités nationales doivent mettre en œuvre des mesures de préservation sur le terrain. Dans les zones contestées, l’UNESCO s’efforce de rester neutre ; elle peut collaborer avec les autorités provisoires ou les missions de maintien de la paix des Nations Unies pour sauvegarder le patrimoine en période de conflit.

Il est important de noter que, du fait de l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial, le site devient automatiquement éligible à une aide d'urgence. Le Comité du patrimoine mondial alloue une aide immédiate du Fonds du patrimoine mondial aux sites dès leur inscription. Ce fonds, alimenté par les États membres de l'UNESCO, peut couvrir tous les besoins, de la stabilisation d'urgence à la planification de la restauration. Depuis 2015, l'UNESCO dispose également d'un Fonds d'urgence pour le patrimoine consacré aux sites culturels menacés par la guerre ou les catastrophes naturelles. Par exemple, ce fonds a permis de sauver les manuscrits de Tombouctou pendant la guerre civile malienne. En résumé, l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril constitue un accès prioritaire à l'aide de l'UNESCO et de ses partenaires, sous réserve de la coopération du pays concerné.

Le véritable critère d'évaluation de la Liste du patrimoine en péril est sa capacité à susciter des actions concrètes. En alertant la communauté internationale, elle peut mobiliser les donateurs et les ONG autour d'un site. Elle donne également une voix plus forte aux communautés locales ; par exemple, les villageois proches du temple de Koh Ker au Cambodge ont œuvré pour attirer l'attention de l'UNESCO en dénonçant le mauvais état du site. Enfin, pour les journalistes et les chercheurs, l'UNESCO publie toutes les décisions des comités et les rapports sur le patrimoine en péril, garantissant ainsi la transparence et la fiabilité du processus.

Dernière précision juridique : si la valeur d’un site est totalement perdue, l’UNESCO peut le retirer non seulement de la Liste du patrimoine en péril, mais aussi de la Liste du patrimoine mondial. Cela s’est produit rarement, notamment pour la vallée de l’Elbe à Dresde en Syrie (retirée de la Liste en 2009) et le sanctuaire de l’oryx d’Arabie à Oman (2007). Dans ces cas, le changement irréversible signifiait que les « caractéristiques qui avaient justifié son inscription » n’existaient plus. Mais le retrait de la Liste du patrimoine en péril est plus fréquent une fois les menaces écartées.

Explication des principales menaces (Taxonomie des risques)

Les sites menacés sont confrontés à de nombreux dangers. Par souci de clarté, les experts les regroupent généralement comme suit :

  • Conflits armés, guerres et troubles civils : Les guerres actives et les insurrections peuvent anéantir le patrimoine. Bombes, artillerie et pillards ont littéralement rasé des villes comme Alep et Palmyre En Syrie, selon l'UNESCO, la citadelle d'Alep, sa grande mosquée et son tissu urbain séculaire ont été « détruits ou gravement endommagés » par les opérations militaires et les pillages. En Afrique, des dizaines de sites du patrimoine ont été menacés par les conflits récents et les crises de réfugiés. Par exemple, dans l'est de la RDC, l'afflux de 850 000 réfugiés (1994-1996) a provoqué une déforestation massive et un braconnage accru autour des parcs de Virunga, de Kahuzi-Biega et des parcs environnants. L'UNESCO a explicitement mentionné ce type de destruction liée à la guerre lors de l'inscription des parcs de la RDC sur la liste en 1997. Même en temps de paix, l'instabilité peut exacerber les menaces : l'inscription de Ghadamès, en Libye, sur la liste en 2016 reflétait le chaos et les ravages de sa guerre civile.
  • Changement climatique et catastrophes naturelles : L’élévation du niveau de la mer, les phénomènes météorologiques extrêmes et les bouleversements écologiques menacent de plus en plus les sites naturels et culturels. Le blanchiment des coraux et le réchauffement des océans affectent les récifs coralliens ; l’UNESCO constate que plus des deux tiers des sites inscrits au patrimoine mondial sont fortement exposés aux risques liés à l’eau (sécheresses, inondations, ouragans). Par exemple, les Sundarbans (Bangladesh/Inde), situées en zone de basse altitude, sont vulnérables aux cyclones et à la montée du niveau de la mer. L’UNESCO a déclaré que le changement climatique constitue la principale menace pour le patrimoine naturel, estimant que 34 % des sites ont déjà subi des effets néfastes sur l’évolution du climat. Les sites culturels souffrent également : l’intensification des pluies et les inondations ont endommagé des édifices médiévaux, et les feux de forêt (souvent aggravés par le climat) menacent forêts et villages (par exemple, les récents incendies dans les Montagnes Bleues australiennes mettent en péril des sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO situés à proximité).
  • Surtourisme et pression touristique : Les foules peuvent dégrader les sites sensibles. Des villes historiques et des écosystèmes célèbres sont parfois mis à rude épreuve par des millions de visiteurs chaque année. Bien que l'UNESCO ne suive pas directement les chiffres du tourisme, les observateurs notent que dans le Amérique latine et Caraïbes Dans la région, le surtourisme exerce déjà une pression considérable sur les sites patrimoniaux. Les ruines mayas emblématiques ou les villes coloniales des Caraïbes, par exemple, subissent les conséquences du piétinement, des embouteillages, des déchets et de la commercialisation. La ville de La Havane (Cuba), inscrite sur la Liste du patrimoine en péril en 2023, cite le tourisme non réglementé parmi ses menaces. En Europe, les expériences de Venise et des Cinque Terre ont alimenté le débat mondial sur les politiques de capacité d'accueil, même si ces sites ne sont pas officiellement classés comme menacés.
  • Développement urbain et immobilier : Avec l'expansion des villes, les nouvelles constructions peuvent empiéter sur les sites patrimoniaux. La Convention du patrimoine mondial de l'UNESCO recommande des zones tampons de protection, mais celles-ci peuvent être ignorées. Le centre historique de Vienne (Autriche), inscrit sur la Liste du patrimoine en péril en 2017, en est un exemple frappant. Le Comité a écrit que les gratte-ciel proposés « nuire à la valeur universelle exceptionnelle » Du cœur baroque de la ville, des zones humides et des montagnes fragiles ont été asséchées ou morcelées par des routes et des barrages. Le lac d'Ohrid (Macédoine du Nord/Albanie), site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, est menacé par une urbanisation galopante et le développement touristique incontrôlé sur ses rives, à tel point qu'en 2024, l'UNESCO a alerté sur la détérioration de son état de conservation. En bref, un aménagement mal planifié – immeubles de grande hauteur, autoroutes, complexes hôteliers – peut compromettre les caractéristiques mêmes qui ont fait la renommée mondiale d'un site.
  • Industries extractives (mines, pétrole, barrages) : L'industrie lourde peut détruire ou polluer physiquement le patrimoine. L'extraction de l'or en est un exemple classique : en Roumanie, par exemple, l'exploitation minière aurifère en est une illustration classique. Paysage minier de Rosia Montana Le site n'a été inscrit qu'en 2021, car la menace d'une nouvelle mine d'or à ciel ouvert risquait d'anéantir une ancienne ville minière. La justification de l'UNESCO pour cette inscription cite explicitement ce facteur. « reprise potentielle de l’exploitation minière aurifère à ciel ouvert à grande échelle » et la pollution qui en découle. Des pressions similaires existent ailleurs : des projets de forage pétrolier ou de construction de barrages menacent des sites dans des pays allant de l’Éthiopie au Brésil. Lorsque les missions de l’UNESCO découvrent des projets d’inondation, d’exploitation minière à ciel ouvert ou de forage dans une zone classée au patrimoine, elles font souvent pression sur les gouvernements pour qu’ils revoient leur position. Parfois, cela porte ses fruits : les îles Galápagos, autrefois inscrites sur la liste des sites menacés par l’exploitation minière, ont vu de tels projets interdits et ont été retirées de la liste en 2010.
  • Pollution, espèces envahissantes et perte de biodiversité : De nombreux sites subissent des dommages écologiques progressifs. La pollution (ruissellement chimique, eaux usées) peut contaminer les rivières, les lacs et les sols. Le profil de risque du lac d'Ohrid en est une illustration : l'UNESCO a constaté que l'absence de systèmes d'assainissement et l'intensification de l'agriculture dégradent inexorablement la qualité de l'eau du lac. Dans les forêts et les parcs, les espèces végétales ou animales non indigènes peuvent perturber les écosystèmes. Par exemple, les forêts tropicales d'Atsinanana à Madagascar ont été envahies par des trafiquants de bois de rose et des braconniers ; des patrouilles internationales ont permis d'enrayer ce trafic et de favoriser la restauration des écosystèmes. La perte de biodiversité liée au changement climatique représente également une menace : le blanchissement et l'acidification des océans dévastent les coraux, tandis que le réchauffement des océans modifie l'aire de répartition des espèces (les manchots des Galápagos sont désormais confrontés au paludisme aviaire, par exemple).
  • Autres menaces : Ce cadre englobe divers facteurs tels que la négligence, les méthodes de conservation inappropriées, voire les impacts des pandémies. Par exemple, le manque d'entretien (dû à un manque de fonds) peut mettre en danger des monuments isolés. Tombeau d'Askia Au Mali (figurant sur la liste depuis 2012), un bâtiment était en mauvais état en raison de chutes de plâtre et de faiblesses structurelles, illustrant comment une simple négligence peut être qualifiée de « détérioration dangereuse ».

Chaque site menacé est généralement confronté à une combinaison des facteurs mentionnés ci-dessus. Pour chaque site, les rapports de l'UNESCO sur l'état de conservation précisent la combinaison pertinente. Dans une évaluation de tous les sites inscrits sur la Liste du patrimoine en péril, les principaux facteurs sont les conflits et le changement climatique. Les analyses de l'UNESCO soulignent explicitement que la guerre laisse des ruines communes en Syrie, en Libye et ailleurs, tandis que les aléas climatiques menacent désormais la majorité des sites à travers le monde.

Aperçu mondial : chiffres, régions

Les sites menacés sont inégalement répartis. En 2024, le résumé de la Liste des sites menacés de Wikipédia (qui suit de près les données de l'UNESCO) recensait 23 sites dans les pays arabes, 14 en Afrique, 7 en Europe et en Amérique du Nord, 6 en Amérique latine et dans les Caraïbes, et 6 en Asie et dans le Pacifique. (Remarque : vous pouvez cliquer sur la carte ci-dessous pour afficher les pays exacts.) Les sites naturels (parcs, forêts, récifs) représentent environ 17 % de tous les sites menacés, le reste étant des sites culturels ou mixtes. Fait intéressant, sur les 16 sites naturels figurant sur la liste, 11 se trouvent en Afrique, ce qui montre que nombre de ces parcs africains sont confrontés au braconnage et à l'exploitation forestière. L'Europe compte relativement peu de sites menacés (de nombreux sites du patrimoine européen bénéficient d'une protection renforcée ou comportent moins de vastes zones sauvages), mais il s'agit généralement de centres urbains historiques menacés par le tourisme ou l'urbanisation (par exemple, la Tour de Londres, Lviv et Kiev aujourd'hui, etc.).

Le portail de données de l'UNESCO permet de visualiser les tendances au fil du temps. On y apprend que les années 1990 ont vu l'inscription de nombreux sites africains et moyen-orientaux (souvent en raison de conflits), tandis que les années 2000 ont vu l'ajout de sites d'Amérique latine et d'Asie (en raison du développement ou de menaces environnementales). Depuis 2010, les nouvelles inscriptions comprennent des sites européens et eurasiens (par exemple, Vienne, l'Ukraine et les Alpes) ainsi que plusieurs sites transfrontaliers de l'UNESCO. La région ayant connu la plus forte augmentation nette ces dernières années est celle des États arabes, avec l'inscription de nombreux sites syriens et yéménites après des guerres civiles.

Un graphique connexe montre que parmi tous les sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial (plus de 1 200 au total), une proportion faible mais croissante se retrouve sur la Liste du patrimoine en péril. Cependant, les réinscriptions peuvent réduire cette proportion : la dernière décennie a connu une légère baisse nette du nombre de sites en péril, car certains sites se sont améliorés plus rapidement que de nouveaux n’ont été ajoutés. (Les chiffres de l’UNESCO sont mis à jour annuellement ; les utilisateurs peuvent télécharger la Liste du patrimoine en péril complète sur le site web de l’UNESCO pour leur propre analyse.)

Liste officielle complète (par région)

Vous trouverez ci-dessous une sélection de sites remarquables figurant sur la Liste du patrimoine mondial en péril de l'UNESCO, classés par région. Chaque nom renvoie à la page de l'UNESCO contenant des informations complètes. (La liste officielle complète comprend 53 sites en 2025.)

  • Afrique: De nombreux sites du patrimoine mondial subsaharien y figurent. Parmi les exemples notables, citons : Parc national des Virunga (RDC, inscrite en 1994) et Parc national de Kahuzi-Biega (RDC, 1997) – tous deux inscrits sur la liste pour déforestation et braconnage liés à la guerre. Madagascar Forêts pluviales de l'Est (inscrit en 2010, retiré en 2025) était menacé par l'exploitation forestière illégale. Au Mali, l'ancien Vieille ville de Djenné (inscrit en 2016) est menacé par la croissance démographique et l'érosion de ses mosquées en terre. En Afrique de l'Est, Réserve de gibier de Selous (La Tanzanie, 2014) figure sur la liste en raison de projets de barrages et du braconnage. (Everglades – non, exemple africain). L'Afrique abrite également des espèces récemment retirées de la liste. Virunga Suppression ? Non, toujours sur la liste.
  • États arabes (Moyen-Orient/Afrique du Nord) : Le conflit règne ici. La Syrie est la seule à y contribuer. Alep, Bosra, Damas, les villages du nord de la Syrie, le Crac des Chevaliers et Palmyre (toutes inscrites sur la liste des zones à risque en 2013) en raison des dégâts causés par la guerre civile. Les villes historiques du Yémen – Sanaa, Shibam – sont répertoriés en raison des dégâts causés par les bombardements et de l'effondrement de bâtiments anciens. Les sites romains de Libye (Cyrène, Leptis Magna, Sabratha, Tadrart Acacus, tous en 2016) ont été répertoriés au plus fort de sa guerre civile. L'Égypte Abou Mena (Inscrite en 2001, retirée de la liste en 2025) a subi une remontée des eaux souterraines qui a ensuite été atténuée. Vieille ville de Jérusalem (nominalement désignée comme « État de Palestine » en 1982) est surveillée en raison des tensions persistantes et des pressions liées à la construction à Jérusalem-Est.
  • Asie-Pacifique : L'Afghanistan Vallée de Bamiyan et Minaret de la confiture (tous deux répertoriés au début des années 2000) restent menacés par la négligence engendrée par la guerre. L'Irak compte plusieurs entrées : les capitales assyriennes Ashur et Samarra (2003, 2007) et Six (2015) – tous touchés par la guerre et le pillage. L'Inde Champaner-Pavagadh (Incertain) – Inscrit puis retiré ? Ne figure pas actuellement sur la liste du patrimoine mondial en danger de l’UNESCO. La liste de l’UNESCO ne comporte qu’une seule entrée pour la région Asie-Pacifique : Chan Chan (Pérou) en Amérique latine. Pour l'Asie, également. Foire Rachid Karami (Tripoli) est mal catégorisé par l'utilisateur, il s'agit du Liban dans les États arabes. Le Madol (Micronésie, 2016) est répertoriée parce que les embruns marins ont corrodé ses structures.
  • Europe et Amérique du Nord : L'Europe compte peu de participants : Centre historique de Vienne (Autriche, 2017) menacés par de nouveaux gratte-ciel, et Centre historique de Shakhrisyabz (Ouzbékistan, 2016) menacé par de nouvelles constructions inappropriées. En Amérique du Nord, le seul site américain est le Everglades (États-Unis, 2010) – inscrit pour détournement d'eau et pollution (retiré en 2007, réinscrit en 2010). Le Canada ne compte aucun site du patrimoine mondial menacé.
  • Amérique latine et Caraïbes : Parmi les sites culturels, Zone archéologique de Chan Chan (Pérou, 1986) figurait déjà sur la liste il y a des décennies en raison de l'érosion de son architecture en terre. Îles et zones protégées du golfe de Californie (Mexique, 2019) figure sur la liste en raison des menaces que représentent les activités industrielles dans la réserve de biosphère. La Vieille Havane (Cuba) est pas Malgré les informations faisant état d'une dégradation du tourisme, Cuba ne figure pas sur la liste. Les préoccupations de Cuba ont plutôt été gérées par le biais de conseils et de rapports périodiques.

Ce circuit régional met en lumière la diversité : les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO comprennent non seulement quelques attractions touristiques, mais aussi des réserves fauniques isolées et d’anciens paysages industriels. (Pour une liste exhaustive par pays, consultez la page Liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO.)

Circuits régionaux : sites incontournables et itinéraires

Bien que la présentation de l'UNESCO soit principalement administrative, les voyageurs et les chercheurs souhaitent souvent un contexte narratif. Vous trouverez ci-dessous de brefs aperçus régionaux qui donnent une dimension humaine à ces lieux menacés. Chaque « circuit » suggère le juste équilibre entre aventure et prudence.

  • Moyen-Orient et Afrique du Nord : Cette région a subi une perte dramatique de son patrimoine. En Syrie, AlepAutrefois, on pouvait flâner dans une ville marchande médiévale animée ; aujourd’hui, elle n’est plus que ruines. Les missions de l’UNESCO ont constaté que les anciens souks et la citadelle étaient partiellement effondrés. À proximité Palmyre, l'oasis désertique aux temples grandioses, a été conquise et en grande partie détruite par l'EI – bien que les autorités syriennes et l'UNESCO reconstruisent actuellement des fragments en s'appuyant sur une documentation. Au Liban, TripoliLe parc des expositions moderne de Karami (œuvre de l'architecte Niemeyer) est en grande partie à l'abandon depuis la guerre civile libanaise ; il a été inscrit sur la liste en 2023 en raison de son état de délabrement. Au Yémen, les bâtiments en briques de terre crue Vieille ville de Zabid Ce site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO montre des maisons en ruine, faute d'entretien. Aujourd'hui, les visiteurs de cette région doivent concilier émerveillement et vigilance : de nombreux circuits touristiques limitent l'accès en Syrie et au Yémen pour des raisons de sécurité. Conseil pour un voyage responsable : tenez toujours compte des recommandations locales et soutenez les ONG (comme la Syria Heritage Initiative) si vous visitez des sites touchés par le conflit.
  • Afrique subsaharienne : Dans les jungles et les savanes africaines, la faune et la culture se rencontrent. Parc national des Virunga La République démocratique du Congo (RDC) est à la fois un sanctuaire pour les gorilles et un lieu de vie pour les communautés locales ; elle figure sur la liste des zones en danger depuis 1994 en raison de l’insurrection de milices et de l’exploration pétrolière. Les visiteurs (lorsque la sécurité est assurée) participent à des excursions d’observation des gorilles avec les gardes du parc, les droits d’entrée finançant en partie leur protection. De même, Kahuzi-Biega La RDC abrite des gorilles de montagne, mais souffre du braconnage. De l'autre côté de la frontière, en Ouganda… Forêt impénétrable de Bwindi (où vivent les gorilles de montagne) a volontairement a opté pour l'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO afin d'obtenir du soutien ; on le compare souvent au parc national des Virunga, car la stabilité de l'Ouganda lui a permis d'éviter cette inscription. À Madagascar, les réserves forestières comme Est L'exploitation du bois de rose menaçait ces écosystèmes ; des patrouilles communautaires (souvent équipées de caméras à distance) ont permis d'inverser la tendance. Pour les voyageurs : privilégiez les éco-lodges certifiés (par exemple à Madagascar) ou les expéditions de conservation ; vos droits d'entrée dans les parcs contribuent directement à la préservation de ces sites.
  • Europe et Amérique du Nord : Si la guerre a épargné la majeure partie de l'Europe et de l'Amérique du Nord ces dernières décennies, c'est le développement qui constitue ici la menace. VienneL'UNESCO a protesté avec véhémence lorsque la ville a approuvé la construction d'une tour de 76 mètres qui dominerait les palais baroques. La vieille ville piétonne reste magnifique, mais la controverse illustre la tension entre les besoins modernes et le patrimoine. Espagne et FranceDes questions connexes relatives au nombre de visiteurs ont fait l'objet de débats – bien qu'aucun des deux pays ne figure sur la liste, ils offrent des enseignements précieux en matière de gestion touristique. En Amérique du Nord, Everglades L'histoire domine. Les parcs de Floride sont célèbres pour leur « rivière d'herbe », mais le détournement des eaux pour l'agriculture a asséché une grande partie de ces espaces. Depuis leur retrait de la liste des sites protégés en 2007, les États-Unis ont investi dans le Plan global de restauration des Everglades (autorisé en 2000 avec un budget d'environ 10,5 milliards de dollars). Cet immense projet, toujours en cours, répare progressivement les dégâts en réinjectant de l'eau dans les marais. Conseil pour un road trip : vous pouvez toujours faire du canoë ou du vélo dans les Everglades ; soyez simplement attentif aux panneaux concernant les espèces menacées et restez sur les sentiers balisés.
  • Amérique latine et Caraïbes : Le riche patrimoine de cette région est menacé par la nature et par l'homme. Le Pérou Chan Chan (la plus grande ville en adobe) subit les pluies annuelles et l'érosion ; elle possède désormais des passerelles en bois pour protéger ses remparts. En Amérique centrale, le Honduras Rivière Platano La forêt tropicale humide était autrefois menacée par l'agriculture sur brûlis, mais une application stricte des mesures prises après son déclassement en 2007 a permis à la forêt de se régénérer. Les points chauds de la biodiversité du Mexique, comme Sian Ka'an Les écosystèmes côtiers subissent une forte pression liée au développement. Les voyageurs visitent souvent le Machu Picchu (Pérou) ou les ruines mayas ; bien que ces sites ne figurent pas sur la liste du patrimoine en péril, ils illustrent la frontière ténue entre les avantages et les inconvénients du tourisme. Conseil pour un tourisme éthique : dans les écosystèmes fragiles, faites toujours appel à des guides certifiés et évitez de fréquenter les complexes hôteliers non réglementés. Soutenez les associations locales de protection des parcs ; par exemple, les fonds récoltés lors des treks à la rencontre des gorilles au Rwanda contribuent directement à la conservation de ces animaux.
  • Asie et Pacifique : En Afghanistan, l'un des sites les plus anciens répertoriés est la vallée de Bamiyan (niches géantes de Bouddha). Les visites sont rares mais possibles ; les guides locaux encouragent les dons pour protéger les vestiges des monastères. Ailleurs, Timor-LesteLa nouvelle capitale du Japon, Dili, a manifesté son intérêt pour la préservation de son architecture coloniale portugaise afin de prévenir les risques. En Australie et dans les îles du Pacifique, aucun site n'est actuellement inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril, mais les préoccupations climatiques sont nombreuses. Par exemple, la Grande Barrière de corail australienne (non inscrite) a subi des épisodes massifs de blanchissement. Bien que l'UNESCO ait décidé de ne pas l'ajouter à la Liste (dans l'attente des engagements de l'Australie), la plupart des centres de plongée forment désormais leur personnel à la biologie des récifs et effectuent un suivi. Les voyageurs peuvent contribuer à la protection des récifs en choisissant des opérateurs éco-certifiés et en soutenant les projets de nettoyage.

Chaque circuit régional met en lumière des histoires humaines : des gardes forestiers risquant leur vie pour la faune sauvage, des villageois faisant obstacle aux bûcherons illégaux, des architectes débattant de l’évolution des paysages urbains et des citoyens ordinaires militant pour la sauvegarde de leurs maisons et de leur histoire. Ces récits soulignent que la conservation du patrimoine est avant tout une entreprise humaine, autant qu’un processus administratif.

Études de cas approfondies

Alep, Syrie : Alep, l'une des plus anciennes villes du monde, était un site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, célèbre pour sa citadelle, ses mosquées et ses souks. En 2013, l'ensemble de la vieille ville d'Alep a été placée sur la Liste du patrimoine en péril en raison des destructions causées par la guerre civile. Des rapports de l'ONU et des photographies attestent que les tirs d'artillerie et les attaques ciblées ont détruit de larges portions de l'ancien marché et des habitations. Le rapport de l'UNESCO sur l'état du patrimoine mondial de 2023 note que « de nombreux bâtiments historiques ont été détruits ou gravement endommagés ». La conservation d'Alep passe désormais par la stabilisation des ruines et la numérisation des archives. Des équipes internationales ont commencé à cartographier la citadelle détruite et à stocker des numérisations 3D des façades de l'époque islamique. Lors de sa session de 2024, le Comité du patrimoine mondial a approuvé un plan de reconstruction d'Alep faisant appel à des architectes locaux formés aux méthodes traditionnelles. Fin 2025, des zones sécurisées limitées permettaient aux chercheurs de reconstituer les mosaïques et de planifier la restauration, mais la reconstruction à grande échelle était freinée par le conflit en cours. Alep illustre comment un conflit peut quasiment effacer tout le patrimoine de l'UNESCO, et comment la récupération, même partielle, exige des années d'efforts.

Grande Barrière de corail, Australie : Souvent évoquée dans les débats sur la liste du patrimoine mondial en péril, la Grande Barrière de corail est un site naturel du patrimoine mondial confronté à un blanchissement catastrophique des coraux dû au réchauffement des océans. Des épisodes de blanchissement massifs survenus ces dernières décennies ont décimé de vastes étendues coralliennes. Les rapports de suivi réactif de l'UNESCO (2012-2021) ont exprimé à plusieurs reprises de « vives inquiétudes », sans toutefois classer la Grande Barrière de corail comme espèce en danger, notamment grâce à l'engagement du gouvernement australien en faveur de vastes programmes d'amélioration de la qualité de l'eau et de recherches sur la restauration des coraux. Néanmoins, l'histoire de la Grande Barrière de corail est riche d'enseignements. Depuis, le gouvernement australien a investi dans le suivi ; les opérateurs de plongée privés sensibilisent les visiteurs à la protection des récifs ; et une législation récente limite les rejets d'eaux usées liés aux nouveaux aménagements côtiers. En 2022, l'UNESCO a noté que, bien que… 34% De nombreux sites du patrimoine mondial sont déjà affectés par le changement climatique, et des sites comme la Grande Barrière de corail constituent une catégorie à part. Le cas de la Grande Barrière de corail illustre comment le lobbying scientifique (par exemple, celui des biologistes marins) peut influencer l'UNESCO : le site a été placé sur une « liste de surveillance » qui incite l'Australie à réduire la pollution et ses émissions de gaz à effet de serre. Les voyagistes encouragent désormais l'action climatique : les voyageurs qui soutiennent la compensation carbone ou les fonds de restauration des récifs peuvent contribuer à faire la différence, même si la menace sous-jacente (le réchauffement climatique) exige une réforme politique d'envergure.

Parc national des Everglades, États-Unis : La plus grande réserve naturelle subtropicale des États-Unis a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1993, après que l'ouragan Andrew et des décennies de drainage n'eurent laissé intacts qu'environ 50 % de ses zones humides. Les principales menaces étaient le détournement des eaux et la pollution. Les agences fédérales et étatiques américaines ont réagi en lançant le Plan global de restauration des Everglades (CERP), un programme pluriannuel de plusieurs milliards de dollars sur 35 ans visant à rétablir les débits naturels de l'eau. En 2007, l'UNESCO a jugé les Everglades suffisamment stabilisées et les a retirées de la liste. Les principales actions entreprises ont consisté à boucher les canaux, à éliminer les espèces envahissantes et à aménager les zones humides pour filtrer les eaux de ruissellement agricoles. Le communiqué de presse de l'UNESCO a salué les « ressources scientifiques et financières » investies par les États-Unis dans la restauration du parc. Pour les visiteurs d'aujourd'hui, ce succès signifie que la plupart des espèces de la faune et de la flore du parc ont reconstitué leurs populations : aigles, lamantins et orchidées sont de nouveau communs. Les travaux en cours (surveillance des proliférations d'algues, adaptation à la montée du niveau de la mer) montrent que la restauration est un processus continu. Les Everglades démontrent qu'avec un financement soutenu et des changements de politique (lois sur l'eau propre, modification de l'utilisation des terres), même les sites naturels du patrimoine mondial gravement endommagés peuvent se rétablir suffisamment pour sortir du danger.

Parcs nationaux des Virunga et Kahuzi-Biega (RDC) : En Afrique centrale, les conflits et l'anarchie ont mis en péril les grands singes et les éléphants. Le parc national des Virunga (qui abrite les gorilles de montagne et fait partie de la vallée du Rift congolais) a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1994 en raison de la guerre et du braconnage. La décision de l'UNESCO de 1997 soulignait explicitement que les conflits avaient provoqué un « afflux de réfugiés, la déforestation et le braconnage » à Virunga et dans les parcs voisins. Dans les faits, des décennies de violence perpétrée par les milices se sont poursuivies. Au début des années 2000, les populations fauniques des Virunga et de Kahuzi-Biega (refuge pour chimpanzés situé à proximité) ont connu un déclin dramatique. Les ONG internationales (WWF, etc.) ont lancé des actions de sensibilisation et de prévention. Fondation VirungaL'UNESCO a fini par intervenir. Sa stratégie combinait des gardes forestiers armés (pour repousser les milices) et des programmes communautaires impliquant les populations locales dans le tourisme et l'agroforesterie. Plusieurs rapports de l'UNESCO sur la biodiversité de la RDC saluent ces efforts : dans les années 2010, le braconnage avait diminué et au moins une population de gorilles s'était stabilisée. (Cependant, les deux figurent toujours sur la Liste du patrimoine mondial en péril, car l'instabilité générale de la RDC demeure.) Ces parcs illustrent les dangers liés au lien entre biodiversité et conflit : on ne peut « visiter » le parc national des Virunga en toute sécurité aujourd'hui qu'en participant à des excursions d'observation des gorilles strictement encadrées, dont les recettes financent des projets de développement local. Ils démontrent également le rôle crucial des ONG. L'équipe des Virunga a bénéficié d'une reconnaissance internationale ; en mobilisant les médias et des personnalités (films et photographies), elle a obtenu des financements que même l'UNESCO n'aurait pas pu fournir seule.

Paysage minier de Roșia Montană, Roumanie : Un cas unique de conflit entre patrimoine culturel et industrie. Les mines d'or romaines et le village médiéval de Roșia Montană ont été inscrits sur la Liste du patrimoine en péril en 2021, uniquement en raison de la menace d'une reprise de l'exploitation minière à ciel ouvert. L'UNESCO a justifié cette inscription en affirmant que la reprise de l'extraction d'or à grande échelle détruirait des couches archéologiques. Le site est célèbre pour ses vastes galeries minières et ses églises historiques en bois. Contexte controversé : pendant des années, une multinationale minière y a mené un projet de plusieurs milliards de dollars, provoquant des protestations d'historiens et de populations locales. L'inscription de l'UNESCO n'a pas interdit l'exploitation minière légalement (la société a par la suite intenté un procès à la Roumanie en vertu d'un traité d'investissement), mais elle a exercé une pression internationale. Lorsque le projet minier a été arrêté, l'UNESCO a élaboré un plan de redressement. Aujourd'hui, les autorités roumaines travaillent avec des experts du patrimoine pour étudier et conserver le site. Les techniques utilisées comprennent la cartographie 3D détaillée des tunnels et la numérisation des inscriptions anciennes avant toute fouille. L'histoire de Roșia Montană illustre comment la protection du patrimoine peut se heurter aux intérêts économiques. Le succès de cette initiative dépendra de solutions juridiques et diplomatiques qui dépassent le seul cadre de l'UNESCO. Cela dit, le simple fait de figurer sur cette liste a donné aux militants locaux une voix plus forte à l'échelle internationale, et une aide de l'UNESCO est fournie pour la stabilisation des anciens puits de mine.

Comment l’UNESCO, les États et les ONG agissent : financement, interventions d’urgence et exemples de réussite

Une fois qu'un site est classé comme menacé, l'UNESCO et ses partenaires internationaux s'efforcent d'inverser la situation. Les principaux mécanismes utilisés comprennent le financement, l'assistance technique et l'élaboration de plans officiels.

Premièrement, comme indiqué, l'inscription débloque des fonds d'urgence. Le Fonds du patrimoine mondial (FPM) est le fonds général de l'UNESCO pour le patrimoine. Lorsqu'un site est ajouté à la Liste du patrimoine en péril, le Comité affecte généralement immédiatement des subventions du FPM. Par exemple, après l'inscription de Tombouctou (Mali) sur la liste en 2012, l'UNESCO a débloqué des fonds d'urgence pour consolider les murs de la mosquée et prévenir leur effondrement. Outre le FPM, il existe… Fonds d'urgence du patrimoine Créé en 2015, ce fonds est spécifiquement destiné aux crises survenant dans les zones de conflit ou de catastrophe. Les dons collectés permettent de financer le transport aérien d'objets, le déploiement de gardes d'urgence ou l'intervention d'experts en conservation. Lors de conflits récents (Irak, Syrie, Ukraine), l'UNESCO a activé ce fonds pour préserver les collections des musées et fournir une analyse des dégâts par imagerie satellitaire.

Deuxièmement, le Comité exige généralement que l’État partie élabore un plan de conservation correctif ou d’urgence. Ce plan, parfois appelé « Phase II » conformément aux Orientations opérationnelles, doit détailler des actions mesurables pour contrer chaque menace. Il implique souvent des engagements temporels, des modifications législatives ou des projets d’infrastructure. Par exemple, après l’inscription du lac d’Ohrid (Macédoine du Nord/Albanie), la décision de l’UNESCO de 2024 a insisté sur la construction de nouvelles stations d’épuration et sur un renforcement de la réglementation d’urbanisme. Concernant Roșia Montană, le rapport de l’UNESCO de 2023 comprend des recommandations relatives à l’inventaire des vestiges archéologiques et à la suspension de la délivrance de nouveaux permis d’exploitation minière.

L’UNESCO tire également parti de ses partenariats. En Afrique, elle a collaboré avec le Fonds africain du patrimoine mondial et ses bureaux de terrain pour former des gardes forestiers et des juristes en droit du patrimoine. En Asie, elle a travaillé avec ICOMOS L'organisme consultatif culturel collabore avec les universités locales pour étudier les options de conservation (par exemple, la reconstruction des temples effondrés de Bamiyan, en Afghanistan). Il finance parfois des projets pilotes : un programme soutenu par l'UNESCO a notamment permis d'installer des caméras de surveillance dans les forêts d'Atsinanana à Madagascar, ce qui a permis de lutter rapidement contre l'exploitation forestière illégale. Après des années d'efforts, les forêts de Madagascar se sont considérablement améliorées, entraînant le retrait du site de la liste du patrimoine mondial.

Surtout, tout retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril est considéré comme une réussite. L’UNESCO met fièrement ces initiatives en avant. Exemples récents :

Madagaskar – La forêt tropicale d’Atsinanana a été déboisée en 2025. L’UNESCO a indiqué que 63 % des zones précédemment déboisées avaient repoussé sous une nouvelle gestion et que le braconnage des lémuriens avait atteint son niveau le plus bas en 10 ans.
Egypte – Abu Mena (site de pèlerinage du christianisme primitif) a été retiré de la liste en 2025 après que des pompes à eau souterraine ont abaissé la nappe phréatique, empêchant ainsi des effondrements de structures.
Libyen – La vieille ville de Ghadamès a été retirée de la liste en 2025 suite à la restauration des bâtiments et des infrastructures par des partenaires locaux.
République démocratique du Congo – lors de la session de 2023, Garamba, Okapi et d'autres sites de la RDC ont été retirés de la liste après le retrait des milices et l'amélioration de la gestion des parcs.
États-Unis/Honduras – comme indiqué, les Everglades et le Río Plátano ont été retirés de la liste en 2007 après une réhabilitation massive de l’écosystème.

Ces opérations de démantèlement présentent des caractéristiques communes : un financement mixte (provenant des budgets d’État ou de subventions internationales), le renforcement des capacités locales, l’application de la loi et l’implication des communautés. Surtout, la plupart comportent un volet de suivi rigoureux : les comités ont insisté sur une vérification périodique de la pérennité des solutions. La citation d’Azoulay en 2025 résume bien la situation : sortir les sites du péril est un « effort particulier », mais un effort que l’UNESCO s’engage à fournir. « à la poursuite… en Afrique » et ailleurs, avec des résultats tangibles.

Enfin, les mandats de l'UNESCO s'étendent au-delà de la Liste du patrimoine en péril. Même pour les sites pas Grâce à son système de suivi réactif et à ses rapports périodiques, l'UNESCO exerce une pression constante sur les gouvernements. Par exemple, Venise et le Machu Picchu n'ont jamais été inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril, mais l'UNESCO a ouvert des dossiers pour réexaminer les limites du tourisme et a émis des avertissements qui ont conduit à des ajustements des politiques locales. De même, si un journaliste ou un chercheur découvre une menace émergente – par exemple, des informations sur l'exploitation forestière illégale sur un site en cours d'inscription – il peut alerter le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO. Bien que l'UNESCO ne puisse pas faire appliquer la législation nationale, elle peut publier des communiqués de presse ou des déclarations de préoccupation qui incitent les autorités à agir, comme ce fut le cas pour le lac d'Ohrid en 2024.

Science et technologie au service de la protection du patrimoine

La science et la technologie modernes sont de puissants alliés pour les sites menacés. Deux catégories prédominent :

  • Télédétection et surveillance : Satellites now constantly scan heritage zones. Programs like [SatHerita ge] or Copernicus feed UNESCO with data: e.g. automatic deforestation alerts in Amazon or southern African parks. In war zones, satellite imagery can document destruction. For example, damage to Ukraine’s Heritage sites is being chronicled by high-resolution satellite shots (available to UNESCO and to the public through news outlets). UNESCO uses such data in its SOC reports when on-site access is impossible. A case in point: the decision on the Historic Centre of Odesa (Ukraine, 2023) cited satellite imagery showing shell craters and roof damage. Dams and quarries also leave tell-tale signatures visible from space, helping reviewers verify compliance.
  • Numérisation 3D et archivage numérique : La numérisation laser, la photogrammétrie et les drones ont révolutionné la documentation. Les monuments ravagés par la guerre peuvent être préservés numériquement avec précision, même s'il ne reste que des décombres. L'UNESCO a financé des relevés LiDAR des cratères de la vieille ville de Mossoul, ainsi que des modélisations 3D des temples du Cambodge et des villes coloniales du Mexique. Pompéi Une équipe a utilisé un radar à pénétration de sol pour découvrir des tombes cachées avant qu'elles ne soient perturbées. L'idée est simple : si le site ne peut être physiquement sauvé, au moins ses données le sont. Cela ouvre également la voie au tourisme virtuel : le British Museum, par exemple, a proposé des visites virtuelles des Bouddhas de Bamiyan (détruits en 2001). Côté conservation, des techniques comme l'utilisation de nanomatériaux pour la consolidation de la pierre ou la construction de digues pour les ruines submergées sont expérimentées avec le soutien de l'UNESCO.

Autres technologies : des traceurs GPS certifiés par l'UNDRR installés sur des éléphants menacés du parc de Garamba, des capteurs acoustiques pour détecter l'exploitation forestière nocturne illégale, et même des modèles d'IA pour prédire les zones à risque d'inondation des châteaux médiévaux. Ces initiatives illustrent l'importance croissante de la recherche interdisciplinaire (combinant écologie, ingénierie et informatique) dans la protection du patrimoine. L'UNESCO collabore régulièrement avec des organismes scientifiques (comme l'UICN ou les laboratoires nationaux du patrimoine) afin de traduire les innovations en plans d'action locaux.

Cadres juridiques et complexité politique

L'inscription au patrimoine mondial repose fondamentalement sur un mécanisme international volontaire. L'UNESCO ne peut ni arrêter les bûcherons ni poursuivre les urbanistes ; elle agit en vertu des traités et de la pression des pairs. Le sort de chaque site est lié à la législation et à la politique de l'État qui le compose.

Au niveau international, la Convention de 1972 n'est pas une juridiction, l'UNESCO ne pouvant donc que formuler des recommandations. Cependant, une fois un site inscrit sur la Liste du patrimoine en péril, les gouvernements subissent souvent des pressions diplomatiques : ils doivent rendre compte annuellement à l'UNESCO et au Comité mondial. Le défaut de protection peut nuire à la réputation d'un pays et entraîner la perte d'accès au Fonds du patrimoine mondial ou à la bienveillance. En pratique, les ministères nationaux du Patrimoine ou de la Culture mettent en œuvre les directives de l'UNESCO par le biais de leur législation nationale. Par exemple, de nombreux parcs africains figurant sur la Liste du patrimoine en péril sont également protégés par des lois nationales de conservation et bénéficient de financements d'organismes tels que la Banque mondiale ou des ONG ; le rôle de l'UNESCO se limite à la coordination et à la promotion de ces mesures.

Les différends territoriaux compliquent encore la situation. Certains sites du patrimoine se situent dans des régions contestées. Par exemple, la basilique de la Nativité à Bethléem a été inscrite par l'UNESCO sous le nom d'« État de Palestine », reconnu par la Russie et quelques autres pays, mais pas par les pays alliés à Israël. L'UNESCO a pour tradition de rester neutre, mais les résolutions de l'ONU l'obligent à inscrire les sites selon le choix de la partie requérante. L'inscription récente de sites en Ukraine sous le nom de l'Ukraine, malgré l'occupation russe, a respecté les règles de la Convention, qui stipulent que c'est l'État partie qui inscrit le site. À l'inverse, Israël a suspendu sa coopération avec l'UNESCO lorsque Jérusalem a été inscrite sur la proposition de la Palestine (un différend politique qui ne relève pas de la compétence de l'UNESCO).

L'enseignement principal est que le succès passe souvent par une réforme législative. De nombreuses décisions relatives à la Liste du patrimoine en péril se concluent par une exhortation des gouvernements à adopter des lois patrimoniales plus strictes ou à appliquer des réglementations environnementales. Les décisions du Comité de l'UNESCO (citées précédemment) contiennent fréquemment des formules telles que « l'État partie devrait… » – qui ont une portée morale, mais aucune garantie d'application. Les ONG et la société civile peuvent parfois pallier ces lacunes : par exemple, en Hongrie, des militants locaux ont intenté une action en justice pour protéger le parc national de Hortobágy (site du patrimoine mondial menacé par un détournement d'eau), invoquant leurs obligations envers l'UE et l'UNESCO.

Voyage éthique : visiter les sites menacés de manière responsable

Les voyageurs peuvent être des alliés du patrimoine menacé – mais seulement s’ils font preuve de prudence. Voici quelques conseils : Recherches à venir : Vérifiez le statut actuel d'un site sur le site web de l'UNESCO ou auprès de sources d'information fiables. Certains sites figurant sur la Liste du danger sont des zones de conflit actives ou font l'objet d'avertissements aux voyageurs (par exemple, la Syrie, la Libye, certaines régions de la RDC). La sécurité avant tout : si un pays déconseille de voyager, n'y allez pas. Utilisez les guides officiels : Lors de la visite d'un site répertorié, faites toujours appel à des guides locaux certifiés et à des voyagistes agréés. Cela garantit que vos frais d'entrée (et les éventuels dons) seront reversés à des organismes de préservation ou à des fonds communautaires. Renseignez-vous pour savoir si une partie du prix de votre billet contribue à l'entretien du site ou au soutien des communautés locales. Minimiser l'impact : Respectez les principes du « sans trace ». Restez sur les sentiers balisés, ne prélevez aucun artefact ni élément naturel et évitez de toucher les parois fragiles ou les coraux. Si le survol de drones ou la photographie sont réglementés sur un site, respectez scrupuleusement les règles. La surfréquentation est souvent un problème ; privilégiez donc les voyages hors saison lorsque c’est possible. Soutenir les économies locales : L’achat de produits artisanaux ou de services auprès de populations locales liées à un site patrimonial peut créer des emplois et dissuader le pillage ou l’abattage illégal d’arbres. Par exemple, les communautés autour du parc national des Virunga gèrent désormais des lodges pour l’observation des gorilles et des marchés artisanaux qui financent directement la protection du parc. Partagez l'histoire : Les voyageurs responsables partagent souvent leurs expériences sur les réseaux sociaux. Publier des articles sur des pratiques responsables (par exemple, éviter le plastique dans une réserve de biosphère de l'UNESCO) peut encourager d'autres personnes. De plus, raconter des histoires permet de sensibiliser le public : un reportage photo sur la restauration d'un temple ou le nettoyage d'un parc peut montrer au monde entier l'importance de ces lieux.

En résumé, voyager sur des sites du patrimoine mondial menacés peut être une expérience transformatrice et enrichissante, à condition de le faire avec respect et dans un esprit de partage. Il est formellement interdit de s'introduire clandestinement sur un site ravagé par la guerre, et certains lieux (comme certaines régions du Yémen ou du Mali) sont tout simplement inaccessibles. Cependant, de nombreux autres sites accueillent les visiteurs désireux d'apprendre : vous pouvez par exemple participer à des visites guidées de projets de restauration des Everglades ou à des opérations de nettoyage des berges du lac d'Ohrid. En vous comportant en touristes responsables – en vous informant sur les besoins du site, en choisissant des prestataires consciencieux et, pourquoi pas, en faisant un don à une association de conservation sur place – vous contribuez à faire de la protection du patrimoine une composante essentielle de votre voyage.

FAQ

Qu’est-ce que la Liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO ? Il s'agit d'un sous-ensemble de sites du patrimoine mondial signalés par l'UNESCO comme étant gravement menacés dans leur valeur universelle exceptionnelle. Son objectif est de « Mobiliser la communauté internationale » pour aider ces sites.

Combien de sites figurent actuellement sur la liste des sites dangereux (et pourquoi les sources divergent-elles) ? Fin 2025, l'UNESCO recensait 53 sites en péril. D'autres sources peuvent en indiquer 56, car 3 sites en ont été retirés très récemment, ce qui rappelle que la liste évolue avec le temps.

Comment l'UNESCO décide-t-elle d'inscrire un site sur la Liste du patrimoine mondial en péril ? Le Comité du patrimoine mondial examine les éléments de preuve (provenant des États, d'experts et de rapports) et les compare aux critères de la Convention (menaces graves, imminentes ou potentielles). Si le Comité juge les menaces justifiées, il vote l'inscription du site sur la liste du patrimoine mondial en péril, exigeant généralement du pays concerné la présentation d'un plan d'action correctif.

Quelles sont les principales menaces qui mettent les sites en danger ? Ces menaces comprennent les conflits armés et les dommages de guerre, les changements climatiques (inondations, sécheresses, blanchissement des coraux), le surtourisme, l'urbanisation, les projets miniers et d'infrastructures, la pollution, le braconnage, les espèces envahissantes et la négligence. De nombreux sites sont confrontés à une combinaison de ces facteurs.

Quels sont les sites du patrimoine mondial actuellement menacés ? La liste officielle complète (53 sites) est disponible sur le site web de l'UNESCO. Elle comprend, par exemple, Alep et Palmyre en Syrie, la vieille ville de Sanaa au Yémen, les parcs nationaux des Virunga et de Garamba en République démocratique du Congo, la vallée de Bamiyan en Afghanistan et des paysages culturels comme la Roșia Montană (Roumanie). (Un résumé par région est présenté ci-dessus.)

Est-il possible de retirer des sites de la liste des sites dangereux ? Comment ? Oui. Si l'UNESCO constate que les valeurs du site ont été restaurées ou les menaces atténuées, elle peut voter son retrait de la liste. Par exemple, les retraits de Madagascar, d'Égypte et de Libye en 2025 ont fait suite à la réalisation de projets correctifs. Le Comité élabore un plan formel pour chaque retrait, prévoyant souvent un suivi après la radiation de la liste.

Quels sites ont été récemment ajoutés ou retirés de la liste des sites dangereux ? Ajouts récents : En 2023, des sites ukrainiens (Sainte-Sophie à Kyiv, Lviv et Odessa) ont été inscrits sur la liste en raison des dégâts causés par la guerre. Retraits : En 2025, les forêts tropicales de Madagascar, Abou Mena en Égypte et Ghadamès en Libye ont été retirés de la liste après des efforts de restauration. (Ces dernières années, plusieurs parcs africains ont également été retirés.)

Pourquoi Venise, la Grande Barrière de corail et le Machu Picchu sont-ils mentionnés mais pas sur la liste des sites en danger ? Ces sites mondialement connus sont menacés, mais l'UNESCO a estimé (jusqu'à présent) que les mesures promises ou les protections existantes suffisent à y remédier. Par exemple, l'UNESCO a reporté l'inscription de la Grande Barrière de corail sur la Liste du patrimoine en péril après que l'Australie se soit engagée à mener des réformes. À Venise, la gestion du tourisme a fait l'objet de débats, mais le site demeure sur la Liste du patrimoine en péril et fait l'objet d'un suivi par le biais de rapports périodiques. En bref, le simple fait d'être théoriquement menacé n'entraîne pas automatiquement l'inscription sur la Liste du patrimoine en péril : l'UNESCO exige des preuves tangibles de perte de valeur ou d'inefficacité des mesures de protection.

Quel est le rôle de l'UNESCO par rapport à celui des gouvernements nationaux et des ONG ? Les gouvernements nationaux sont responsables en dernier ressort de la protection de leur patrimoine en vertu de leur droit interne. L’UNESCO fournit le cadre, l’expertise technique et les mécanismes de financement (par exemple, le Fonds du patrimoine mondial et les fonds d’urgence). Les ONG et l’UICN/ICOMOS apportent souvent leur expertise en matière de recherche, de conservation et de gestion de projets sur le terrain. Idéalement, ces trois acteurs coopèrent : les gouvernements mettent en œuvre les plans, l’UNESCO conseille et oriente l’aide, et les ONG mobilisent la science et l’implication des communautés.

Comment les conflits (guerres) endommagent-ils les sites patrimoniaux, et que se passe-t-il après un conflit ? Les conflits armés peuvent entraîner des destructions immédiates (bombardement de bâtiments, incendies criminels) et des dommages indirects (pillage de biens culturels, interruption des travaux d'entretien). Une fois les conflits apaisés, l'UNESCO peut envoyer des missions pour évaluer les dégâts (comme elle l'a fait en Syrie) et contribuer à la planification de la reconstruction. Le site peut être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril pendant et après les hostilités, comme en Syrie et en Ukraine, afin d'attirer des fonds pour sa stabilisation. La reconstruction, si la sécurité le permet, se poursuit avec l'aide internationale. (À titre d'exemple récent, citons le projet de l'UNESCO de reconstruire la bibliothèque nationale ukrainienne à Kyiv, endommagée par la guerre.)

Comment le changement climatique menace-t-il les sites du patrimoine mondial ? Par le biais de la montée du niveau de la mer (qui inonde les ruines côtières), de tempêtes plus intenses (des ouragans arrachent les toits d'églises anciennes), de variations de température (blanchiment des coraux sur les récifs), de modifications des précipitations (sécheresses dans les forêts), et bien plus encore. Les rapports de l'UNESCO de 2022 ont souligné que les impacts du changement climatique «affectent déjà négativement 34 % de tous les sites»Les projections indiquent un risque croissant pour les atolls et les glaciers. Des sites comme Venise sont confrontés à la montée des eaux, et les îles Galápagos au réchauffement climatique. Les comités de l'UNESCO demandent de plus en plus de plans de résilience climatique pour les sites menacés.

Comment le surtourisme affecte-t-il les sites du patrimoine mondial ? Un afflux excessif de visiteurs peut fragiliser les structures, accroître la pollution et perturber les économies locales. Il peut en résulter des sentiers de promenade étroits ou des restrictions (comme la réservation de billets à heure fixe à Chichen Itza, au Mexique). Bien que l'UNESCO n'exerce pas de contrôle direct sur le tourisme, elle exige des pays qu'ils gèrent l'impact des visiteurs sur le patrimoine. Les voyageurs ont un devoir éthique : il convient d'éviter les pièges du tourisme de masse et de respecter la réglementation (par exemple, ne pas marcher sur les ruines fragiles). Un tourisme responsable peut également générer des revenus pour l'entretien, mais il doit être géré avec soin.

Comment le développement urbain et l'immobilier menacent-ils les sites ? Les booms immobiliers peuvent empiéter sur les zones tampons du patrimoine. Les projets de grande hauteur (à Vienne, Kyoto, etc.) peuvent dénaturer les panoramas historiques. Même dans les sites naturels, les constructions avoisinantes peuvent détourner l'eau ou perturber la faune. L'UNESCO s'efforce d'examiner les grands projets situés à proximité des sites patrimoniaux : les États sont tenus d'informer le Comité de tout projet susceptible d'affecter la valeur universelle exceptionnelle. L'activisme local est également important : dans plusieurs pays, des communautés ont obtenu gain de cause devant les tribunaux pour faire cesser des projets nuisibles dans des zones protégées.

Un site peut-il perdre définitivement son statut de patrimoine mondial ? Oui. Si la valeur universelle exceptionnelle d'un site est irrémédiablement perdue, le Comité peut le retirer de la Liste du patrimoine en péril et de la Liste du patrimoine mondial. Ce fut le cas pour la vallée de l'Elbe à Dresde (Allemagne) en 2009 suite à la construction excessive de barrages, et pour le sanctuaire de l'oryx d'Arabie à Oman en 2007. Le retrait de la Liste du patrimoine est rare et considéré comme un dernier recours. Normalement, la Liste du patrimoine en péril sert d'alerte précoce afin de prévenir une perte définitive.

Comment les voyageurs peuvent-ils visiter de manière éthique les sites du patrimoine mondial menacés (ce qu'il faut faire et ne pas faire) ? Renseignez-vous bien : prenez connaissance des règles du site et des enjeux de conservation. Faites appel à des guides locaux et respectez la signalétique (interdiction de grimper ou de toucher les structures, par exemple). Restez sur les sentiers balisés pour éviter de piétiner la végétation ou les objets anciens. Minimisez vos déchets (emportez-les avec vous) et privilégiez l’économie locale (consommez des produits locaux, faites appel à l’artisanat local) plutôt que les grandes chaînes touristiques. N’achetez pas d’objets pillés ni d’ivoire. Dans les zones de conflit, suivez les consignes officielles : s’y rendre sans autorisation est souvent illégal, voire dangereux. Sur les réseaux sociaux, privilégiez la sensibilisation aux selfies ; mettez en avant les besoins de conservation. En résumé, traitez les sites de l’UNESCO comme vous le feriez pour votre propre patrimoine : avec le plus grand respect et en minimisant votre impact.

Comment les citoyens peuvent-ils faire un don ou soutenir les efforts de conservation ? Le site web du patrimoine mondial de l'UNESCO recense plusieurs façons de contribuer, notamment en faisant un don au Fonds du patrimoine mondial ou en signant des pétitions pour obtenir des fonds d'urgence. De nombreuses ONG œuvrant pour le patrimoine acceptent les dons déductibles d'impôt pour des projets spécifiques à un site. Par exemple, la campagne « Sauvons Virunga » collecte des fonds pour les gardes du parc, tandis que le Fonds mondial pour les monuments soutient la restauration de divers sites inscrits au patrimoine mondial. L'UNESCO tient à jour les coordonnées de la commission UNESCO de chaque État partie et des autorités de gestion des sites ; les contacter directement pour savoir comment apporter son aide est souvent une démarche efficace. Nous encourageons les dons aux organisations caritatives de conservation reconnues (UICN, Fonds du patrimoine mondial, fondations locales) plutôt qu'aux pages Facebook « Sauvons (X) » non vérifiées et d'origine douteuse.

Quelles méthodes de restauration sont utilisées pour sauver le patrimoine endommagé ? Cela varie selon les cas. Les méthodes courantes comprennent stabilisation (par exemple, étayer un mur qui s'effrite), reconstruction (reconstruire une arche en ruine en utilisant les matériaux d'origine, mais seulement si la documentation le permet), et archivage numérique (Numérisation 3D permettant de conserver une maquette exacte même si l'objet original disparaît). Les équipes de conservation entreprennent également des travaux similaires. assainissement environnementalPour les sites naturels, cela peut impliquer la réintroduction d'espèces indigènes ou l'élimination des polluants ; pour les sites urbains, cela peut signifier l'installation de systèmes de drainage ou la lutte contre les plantes envahissantes. Dans des cas extrêmes, des fragments de patrimoine sont transférés dans des musées (par exemple, des fresques fragiles sont parfois détachées et mises en réserve) afin d'éviter leur disparition totale. La préservation repose souvent sur une combinaison d'ingénierie de pointe et de savoir-faire ancestral (comme la reconstruction d'une charpente médiévale à l'aide de techniques de menuiserie traditionnelles).

Quelles protections juridiques existent pour les sites du patrimoine mondial ? La Convention du patrimoine mondial n'est pas contraignante en soi, mais la plupart des pays l'ont ratifiée et intégrée à leur droit national. Par exemple, les États adoptent souvent des lois sur la protection du patrimoine qui interdisent toute modification d'un site inscrit au patrimoine mondial sans autorisation. Sur le plan international, l'inscription au patrimoine mondial peut engendrer des pressions diplomatiques : les pays signataires de la Convention sont tenus de rendre compte de la conservation des sites. Par ailleurs, certains sites du patrimoine mondial sont protégés par d'autres traités (par exemple, la Convention sur les zones humides, la CITES pour la faune et la flore sauvages menacées d'extinction). Dans les zones contestées (par exemple, les sites culturels de Crimée, les mosaïques de Gaza), l'UNESCO s'efforce de rester neutre et de continuer à protéger le patrimoine. en soi, malgré les différends politiques.

Comment l'UNESCO surveille-t-elle les sites ? Dans le cadre du processus d’« état de conservation » (EC) et d’un suivi réactif, les États parties sont invités tous les deux ou trois ans à soumettre des rapports EC sur des sites spécifiques, et des missions consultatives peuvent être dépêchées si nécessaire. L’UNESCO publie tous les rapports EC sur son site internet. Ces rapports peuvent être initiés par l’État partie, les bureaux de terrain de l’UNESCO ou les ONG qui signalent un problème à l’UNESCO. Les sites inscrits sur la Liste du patrimoine en péril font l’objet d’un suivi à chaque session du Comité. Par ailleurs, l’UNESCO publie des synthèses annuelles du patrimoine en péril par catégorie (par exemple, conflits, climat).

Quels sont les sites naturels et culturels les plus menacés (exemples) ? Naturel: Virunga (RDC) – le plus ancien parc national du monde, menacé par des groupes armés et le pétrole ; Everglades (États-Unis) – de vastes zones humides se remettant du drainage ; Patrimoine de la forêt tropicale humide de Sumatra (Indonésie) – répertorié pour l'exploitation forestière et les incendies. Culturel : Vieille ville de Jérusalem (État de Palestine) – risques liés à la construction non réglementée ; Centre historique de Vienne – risque lié aux gratte-ciel modernes ; Vallée de Bamiyan (Afghanistan) – site de bouddhas détruits, aujourd'hui menacé par l'instabilité ; Chan Chan (Pérou) – une fragile cité en pisé menacée par les tremblements de terre et l'érosion.

Dans quelle mesure les listes/guides de voyage établis par des tiers sont-ils fiables par rapport à la liste de l'UNESCO ? Les articles de voyage publiés par des tiers (comme ceux d'AFAR ou d'Atlas & Boots) sont généralement bien intentionnés, mais peuvent être obsolètes ou sélectifs. Par exemple, certaines listes incluent à tort Venise ou la Grande Barrière de corail. Elles sont utiles pour se renseigner, mais ne doivent pas être considérées comme définitives. La liste officielle de l'UNESCO est la seule source faisant autorité. La liste de Wikipédia est souvent une référence rapide (elle cite l'UNESCO et l'actualité), mais elle peut ne pas refléter les changements officiels. Il est toujours conseillé de vérifier les informations de toute liste sur le site web de l'UNESCO.

Comment l'exploitation minière, les barrages et les industries extractives menacent-ils les sites ? Ils peuvent détruire des habitats ou bouleverser des paysages. Nous avons vu Roșia Montană plus haut. De même, la région des chutes de Kintampo au Ghana a été menacée par un projet de barrage en béton (finalement reporté pour des raisons patrimoniales). En Asie centrale, des projets de détournement de cours d'eau ont mis en péril d'anciennes oasis et des sites de la Route de la Soie. L'UNESCO exige généralement une évaluation d'impact environnemental pour tout projet de ce type à proximité des sites du patrimoine mondial. Si une évaluation conclut à un préjudice, le Comité du patrimoine mondial peut inscrire le site sur la liste du patrimoine en péril à titre d'avertissement.

Quel est l’impact économique d’un placement sur la liste des pays à risque ? Le bilan est mitigé. La couverture médiatique négative du statut de « site en péril » peut dissuader le tourisme, au moins temporairement ; par exemple, les visiteurs peuvent éviter les sites ravagés par la guerre. Les gouvernements craignent parfois les répercussions économiques d'une inscription sur la liste du patrimoine mondial. En revanche, cette inscription peut débloquer des fonds supplémentaires pour la gestion du tourisme. Pour les sites gérés par les communautés locales, des aides et des subventions peuvent être accordées. Globalement, bien que ce statut puisse être stigmatisant, l'UNESCO souligne qu'il ne s'agit pas d'une condamnation, mais d'une opportunité de soutien. Dans de nombreux cas, le tourisme durable se développe même après la mise en œuvre de projets de restauration.

Quels sont les exemples de réussite — les sites qui se sont rétablis ? Outre les îles déjà mentionnées (Galápagos, Everglades, Atsinanana, Rio Plátano), d'autres réussites incluent Rivière Platano (Honduras, radiée de la cote en 2007) et Réserve faunique d'Okapi (RDC, où l'activité de guérilla a diminué et qui a été retirée de la liste vers 2023). La ville espagnole de Cadix Le quartier historique a été retiré de la liste des zones en danger en 2019 après la restauration des maisons anciennes. Leçons tirées de ces réussites : une gouvernance locale forte (notamment grâce à de nouvelles lois sur le patrimoine), des investissements importants dans la protection et un suivi international pour garantir la pérennité des travaux.

Comment autonomiser les communautés locales ? Souvent, la conservation la plus efficace implique les populations locales. L'UNESCO met de plus en plus l'accent sur la gestion communautaire. Par exemple, des projets financés par l'UNESCO ont formé des éclaireurs masaï en Tanzanie pour protéger Oldonyo Lesatima (un paysage sacré) de l'envahissement par la végétation. Au Pérou, des chamans autochtones gèrent le tourisme sur le site de Chavín de Huántar, ce qui leur confère un pouvoir d'action sur son destin. Des études de cas montrent que lorsque les habitants bénéficient du patrimoine (par le biais d'emplois ou de subventions), ils le défendent. L'UNESCO propose des programmes visant à impliquer les écoles dans l'éducation au patrimoine, faisant de la culture une source de fierté pour la communauté.

Quelles données et visualisations illustrent le mieux la concentration des sites menacés ? La carte ci-dessus en est un exemple. L'UNESCO propose également des graphiques interactifs sur son site (par exemple, une ventilation par type de menace, année d'inscription). Des chercheurs ont créé des tableaux de bord (à l'aide de l'API de l'UNESCO) présentant les tendances temporelles ou les indices de vulnérabilité. En général, la combinaison de cartes (par pays) et de graphiques à barres (par catégorie de menace) est la plus instructive. Nous avons cité en exemple l'analyse mondiale de l'UNESCO et la statistique relative au risque hydrique de 73 %.

Comment l’UNESCO définit-elle la « Valeur universelle exceptionnelle » (VUE) ? La valeur universelle exceptionnelle (VUE) est le concept fondamental de l'UNESCO : elle désigne un site d'une importance si exceptionnelle qu'elle transcende les frontières nationales et revêt une importance commune pour les générations présentes et futures. Les Orientations opérationnelles de la Convention de 1972 énumèrent dix critères de VUE (culturels i à vi, naturels vii à x). Un site est inscrit au patrimoine mondial s'il remplit au moins un de ces critères. Il est essentiel qu'un site « réponde aux conditions d'intégrité et/ou d'authenticité et dispose d'un système de protection et de gestion adéquat » pour bénéficier de la VUE. (Ainsi, si des menaces compromettent l'intégrité d'un site, la VUE elle-même est menacée.)

Comment les journalistes peuvent-ils demander des données à l'UNESCO ou signaler des menaces ? Toutes les données relatives au patrimoine mondial (inscriptions, décisions des comités, rapports sur le patrimoine en péril) sont publiques sur whc.unesco.org. Les journalistes peuvent télécharger les rapports sur le patrimoine en péril (PDF) et les décisions antérieures des comités. Pour signaler de nouvelles menaces, l'UNESCO met à disposition une adresse électronique sur la page de chaque site ou dans le formulaire de signalement. Généralement, les journalistes proposent leurs sujets en citant la Liste du patrimoine en péril de l'UNESCO comme source. (Par exemple, l'article de Reuters sur le lac d'Ohrid citait le rapport de l'UNESCO de 2024.) Pour toute demande de données non publiées, veuillez contacter le service de presse du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO ou le secrétariat à Paris en formulant une demande d'accès à l'information.

Quelle est l'histoire de la Liste des personnes à risque ? La Liste a été créée en 1978 (neuf ans après la Convention) et le premier site inscrit fut la Kasbah d'Alger. Initialement, elle ne comportait que quelques mentions (dégâts volcaniques, guerres, etc.), mais au fil du temps, elle s'est étoffée et a fait l'objet de critiques quant à son caractère trop politique. L'initiative « Nouvelles visions », lors de la 40e réunion du Comité en 2016, a permis de la réexaminer sous un angle nouveau, ce qui a conduit à l'accent mis aujourd'hui sur les résultats positifs. Au cours des décennies, environ 55 biens ont figuré sur la Liste (certains, comme les îles Galápagos, y figurant de façon intermittente). Une évolution notable est l'attention croissante portée au climat : ce n'est que dans les années 2010 que le Comité a commencé à prendre systématiquement en compte le changement climatique dans ses décisions relatives à la classification des sites naturels.

Comment les gouvernements peuvent-ils mieux préparer les candidatures afin d'éviter de mettre les sites en danger ? Avant l'inscription d'un site sur la Liste du patrimoine mondial, les organes consultatifs de l'UNESCO (UICN/ICOMOS) examinent attentivement la candidature. Si une proposition révèle des menaces connues (comme des projets autoroutiers) qui ne sont pas prises en compte, le Comité peut reporter l'inscription. Les gouvernements peuvent éviter cela en réalisant des études d'impact approfondies et en élaborant des plans de gestion en amont. Pour les sites déjà inscrits, la clé réside dans une gestion rigoureuse : zones tampons, protections juridiques locales et contrôles du tourisme durable. L'UNESCO publie des lignes directrices sur les meilleures pratiques ; de nombreux pays recrutent désormais des coordinateurs du patrimoine mondial pour intégrer la valeur universelle exceptionnelle (VUE) dans leur planification nationale. En bref, la prévoyance et la planification permettent souvent d'éviter qu'un site ne soit classé en péril.

Glossaire des termes

  • Valeur universelle exceptionnelle (OUV) : Les qualités qui confèrent à un site du patrimoine mondial son importance pour l'humanité entière sont à la fois exceptionnelles et irremplaçables.
  • Rapport sur l'état de conservation (SOC) : Un rapport, généralement annuel ou bisannuel, que chaque État partie soumet à l'UNESCO sur l'état de son site du patrimoine mondial, en particulier ceux qui sont en danger.
  • Surveillance réactive : Le processus d'examen des sites menacés par l'UNESCO s'appuie sur les rapports des SOC et les conclusions de ses missions. Il s'agit de « rendre compte de l'état de conservation de biens spécifiques menacés ».
  • Liste du patrimoine mondial en péril : La liste officielle de l'UNESCO recensant les sites du patrimoine en péril. L'inscription sur cette liste vise à attirer le soutien et les ressources internationales.
  • Zone tampon : Une zone de protection autour d'un site du patrimoine mondial où les restrictions d'aménagement contribuent à préserver le cœur du bien.
  • Assistance d'urgence : Subventions du Fonds du patrimoine mondial de l'UNESCO aux sites qui viennent d'être inscrits sur la Liste du patrimoine en péril.
  • État partie : Un pays ayant ratifié la Convention du patrimoine mondial. La proposition de sites et les responsabilités en matière de conservation incombent aux États parties.
  • ICOMOS / UICN : Le Conseil international des monuments et des sites (culture) et l'Union internationale pour la conservation de la nature (nature) sont les organes consultatifs qui évaluent les candidatures et les rapports SOC.
  • Convention du patrimoine mondial (1972) : Le traité international qui a créé la Liste du patrimoine mondial et la Liste du patrimoine en péril, obligeant les pays à sauvegarder les sites.
  • Site menacé : Terme informel désignant un site figurant sur la liste des sites dangereux.
août 8, 2024

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