Depuis la création d'Alexandre le Grand jusqu'à sa forme moderne, la ville est restée un phare de connaissances, de diversité et de beauté. Son attrait intemporel provient…
Bagnoles-de-l'Orne se situe à la lisière de la forêt des Andaines, dans le département de l'Orne, au nord-ouest de la France. Aujourd'hui, la commune compte 2 385 habitants (2022) sur une superficie de 9,26 km² et se niche à environ 48,56° N, 0,42° O, là où la rivière La Vée s'élargit en un lac paisible avant de se faufiler dans une gorge ombragée. De loin, les villas Belle Époque et le casino Art déco de la ville semblent flotter entre l'eau ensoleillée et la forêt sombre ; de près, on aperçoit les pierres patinées, les haies taillées et le murmure subtil des sources thermales qui attirent les visiteurs depuis au moins le Moyen Âge.
La renommée de Bagnoles-de-l'Orne trouve son origine dans ses eaux. La légende locale raconte comment le seigneur Hugues de Tessé abandonna son cheval de guerre « Rapide », défaillant, au milieu des chênes profonds des Andaines, pour le voir revenir quelques jours plus tard, élancé et vigoureux. La jument le conduisit à une source cachée dont la chaleur lui redonna des forces, et la nouvelle de ce miracle se répandit jusqu'à ce qu'une modeste station thermale prenne forme au bord du ruisseau. Une autre légende raconte qu'un frère franciscain, dont la vitalité retrouvée, le transporta d'un seul bond entre des affleurements rocheux aujourd'hui appelés le Saut du Capucin. Au fil des siècles, la source de la fontaine – oubliée, redécouverte, puis célébrée dans un traité d'Hélie de Cerny de 1740 – est restée un lieu de prédilection pour ceux qui cherchaient à soulager leurs affections rhumatismales, circulatoires ou gynécologiques.
En 1770, le chevalier de Tréperel transforma des baignoires primitives en bains privés avec arrivées d'eau et évacuations d'eau canalisées – un luxe qui préfigurait l'élégance à venir. La Révolution et les bouleversements politiques apportèrent un déclin intermittent, mais au milieu du XIXe siècle, un M. Lemachois dynamique supervisa la construction de nouveaux pavillons, d'un hôpital militaire et d'une grande piscine. Des calèches en redingote passaient devant des femmes en crinoline au son des sabots des chevaux sur les pavés. La promenade de gravier bordant le lac grouillait d'aristocrates et d'industriels, tous attirés par la promesse d'une nature propice à la guérison.
Entre 1886 et 1914, le flanc sud de la ville vit l'essor de ce qu'on appelle aujourd'hui le quartier Belle Époque. Sous une réglementation stricte, de riches curistes commandèrent des façades polychromes, des bow-windows et des toitures ouvragées dans un style évoquant les stations balnéaires normandes. Des villas comme Printania et Le Castel, ainsi que le « Chalet suédois », révélaient une esthétique néo-régionaliste normande. Des aménagements similaires au Vésinet, au parc de Saurupt à Nancy et à la Ville d'Hiver d'Arcachon soulignèrent une tendance nationale qui faisait des stations thermales des lieux de spectacle et de loisirs raffinés.
Des visiteurs prestigieux conféraient un cachet supplémentaire. Le roi et la reine de Roumanie flânaient sous les châtaigniers ; Frank Jay Gould recevait des invités dans des hôtels somptueux ; le prince Carol de Monténégro et le prince Georges de Grèce s'attardaient autour d'une tisane ; la princesse Bibesco, la princesse de Batenberg, Édouard Herriot, Alexandre Dumas (père) et la maharani de Kapurthala empruntaient tous le même chemin forestier sinueux menant aux sources. Chacun y laissait une empreinte : une inscription au-dessus d'une porte, des initiales gravées, une colonne mondaine proclamant « l'eau fait des merveilles ».
Les canons de 1914-1918 ayant cessé, les Années folles marquèrent le début d'une seconde vague de prospérité connue ici sous le nom des Années folles. Les courses hippiques à l'hippodrome au bord du lac et les tournois de golf sur le parcours adjacent attiraient une élite internationale. Des concerts de musique de chambre résonnaient dans des pavillons temporaires. Face à l'engouement croissant pour les divertissements, un deuxième casino s'éleva sur la rive, affichant la géométrie épurée et les volumes blancs immaculés du mouvement Art déco. Conçu en 1927 par Auguste Bluysen, le Casino du Lac présentait une façade austère qui s'harmonisait avec les arbres et l'eau grâce à des pilastres rythmés et des corniches horizontales.
De façon complémentaire, l'église Saint-Jean-Baptiste (1934-1935) a été classée monument historique. Ses formes rectilignes, ponctuées de fenêtres étroites et coiffées d'un clocher effilé, témoignent du double souci de modernité et d'intégration au cadre verdoyant de l'époque. Une douce lumière filtre à travers ses fines ouvertures sur des ornements sobres, rappelant aux visiteurs que le progrès n'est pas incompatible avec le lieu.
L'histoire a également laissé des traces. Le 9 juin 1937, Carlo et Nello Rosselli, militants antifascistes italiens exilés du régime de Mussolini, furent abattus par un groupe de militants français dans un bosquet près des thermes. L'endroit, longtemps évoqué par les familles locales, est aujourd'hui recouvert de lierre et de fougères. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les forces allemandes établirent des dépôts de munitions dans les bois environnants et réquisitionnèrent villas et hôtels. Les bombardements alliés de 1944 rasèrent un quartier et laissèrent des cratères sur le sol forestier, encore visibles aujourd'hui. Après la fermeture de la poche de Falaise, la 1re division d'infanterie y installa son quartier général le 15 août 1944, marquant la libération de la ville après des années d'occupation.
L'évolution administrative se poursuit à un rythme soutenu. Le 1er janvier 2000, les anciennes communes de Bagnoles-de-l'Orne et de Tessé-la-Madeleine fusionnent officiellement sous le nom de Bagnoles-de-l'Orne, adoptant le code INSEE de Tessé-la-Madeleine (61483) pour désigner l'entité unifiée. Les habitants distinguent le cœur lacustre sous le nom de Bagnoles-Lac et le quartier historique du Château sous celui de Bagnoles-Château. Treize ans plus tard, le 1er janvier 2016, la commune fusionne avec Saint-Michel-des-Andaines pour former Bagnoles-de-l'Orne-Normandie, la première devenant le chef-lieu de la nouvelle municipalité et conservant son statut de commune déléguée.
Parmi les monuments municipaux, le château de la Roche Bagnoles abrite aujourd'hui l'hôtel de ville. Son arboretum, planté en 1859, abrite 168 variétés d'arbres, dont des conifères rares et des chênes vénérables dont la taille témoigne de siècles. Un ajout récent, le Jardin Retiré, occupe 2 500 m² juste en amont des thermes. Il présente une flore tolérante à l'ombre – hostas, fougères et nénuphars – qui forme un contrepoint paisible aux promenades au bord du lac.
L'établissement thermal actuel dispose d'installations modernes pour bains, douches, cataplasmes d'argile et massages. L'eau minérale, jaillissant à une température modérée mais riche en propriétés anti-œdémateuses et sédatives, est à la base des programmes de phlébologie, de rhumatologie et de gynécologie. Financé par la Sécurité sociale, un cursus typique de deux ou trois semaines offre repos et revitalisation ; en 2024, environ 13 000 clients y ont trouvé un soulagement. Un calendrier rigoureux équilibre les soins et les offres culturelles : récitals de musique de chambre au bord du lac, promenades guidées dans le Parc naturel régional Normandie-Maine et visites thématiques de sites arthuriens réputés avoir inspiré Chrétien de Troyes lorsqu'il écrivit sur Lancelot du Lac à la cour d'Aliénor d'Aquitaine à Domfront.
Les chiffres démographiques témoignent de la croissance progressive de la ville. Après avoir fêté son centenaire en 2013, Bagnoles-de-l'Orne comptait 2 388 habitants en 2021. Les recensements municipaux ont désormais lieu tous les cinq ans pour les communes de moins de 10 000 habitants, des estimations intermédiaires permettant de lisser les flux. Malgré les changements de gouvernance et les aléas de l'histoire, l'identité de la ville reste ancrée dans l'eau, le bois et la guérison.
Le récit de Bagnoles-de-l'Orne est un récit à plusieurs niveaux : légendes médiévales tissées dans les pamphlets des Lumières, structures du XIXe siècle s'inspirant du style du XXe siècle, bouleversements de la guerre cédant la place à la science thermale contemporaine. Les façades polies de la villa Printania, la douce lueur des vitraux de l'église et l'arc mesuré du portique du Casino du Lac évoquent un lieu à la fois précis et émouvant. Il y a ici une honnêteté – dans les tempêtes qui s'abattent sur le lac, dans les arbres qui fracturent les trottoirs, dans le ruissellement régulier de l'eau de source sous les pierres moussues – qui invite à l'observation sans artifice. La ville ne cherche pas à éblouir ; elle cherche à restaurer. Et dans cette quête, elle révèle son véritable caractère, façonné par l'histoire, la géologie et les aspirations humaines.
Devise
Fondé
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