La France est reconnue pour son important patrimoine culturel, sa gastronomie exceptionnelle et ses paysages magnifiques, ce qui en fait le pays le plus visité au monde. De la découverte des monuments anciens…
Alexisbad se niche paisiblement au cœur des écrins verdoyants du parc naturel du Harz/Saxe-Anhalt. Son modeste village d'à peine cinquante âmes occupe à peine quatre hectares de terrain. Situé à environ deux kilomètres au nord-ouest du cœur historique de Harzgerode et à cheval sur la Bundesstraße 185 en direction de Ballenstedt, le village s'étend à 310 mètres d'altitude, là où la Selke coule dans une vallée étroite avant de rejoindre ses affluents Schwefelbach et Friedenstalbach. Malgré sa petite taille – environ 0,04 km² – et ses cinquante-deux habitants, ce havre de paix exerce depuis longtemps un charme démesuré, berceau de ressourcement, d'histoire et d'aventures douces.
À la fin du Xe siècle, lorsque l'empereur Otton III dota le jeune monastère bénédictin de Hagenenrod de privilèges de marché, de frappe de monnaie et de douane, la vallée de la Selke était encore une zone frontalière. L'abbaye, fondée en 975 comme maison filiale de Nienburg, prit de l'importance sous ses protecteurs de Schwabengau, les comtes de Ballenstedt, ancêtres de la lignée ascanienne. Pourtant, la communauté monastique finit par migrer vers Naumburg, laissant derrière elle des pierres délabrées témoignant de son ambition médiévale. La guerre des Paysans allemands de 1525 éclata, réduisant en ruines le monastère autrefois dynamique ; ses domaines passèrent aux mains des princes d'Anhalt, qui, un siècle et demi plus tard, exploiteraient les richesses souterraines cachées sous ces pentes boisées.
En 1692, une galerie fut creusée à flanc de colline pour extraire la pyrite, présageant de nouvelles tentatives d'exploitation des richesses minérales de la région. La reprise des opérations sous le prince Frédéric-Albert d'Anhalt-Bernbourg à partir de 1759 permit d'obtenir du soufre par distillation, et les eaux curatives qui jaillissaient à la surface suscitèrent des recherches médicales dès 1766. Pourtant, ce n'est qu'en 1809, lorsque le duc Alexis-Frédéric-Christian chargea le médecin Karl Ferdinand von Graefe d'analyser les sources, que le succès d'Alexisbad comme station thermale fut assuré. Les analyses de von Graefe révélèrent une puissante confluence d'iode, de fluor et de fer, suscitant un aménagement systématique conçu par l'architecte Carl Friedrich Schinkel : un casino, des pavillons de bains, un salon de thé pour la duchesse Marie Friederike, le tout construit dans un style néoclassique sobre alliant formalité et sérénité pastorale des contreforts du Harz.
L'Alexisbrunnen, riche en fer, était destinée aux cures thermales, ses breuvages tonifiants étant réputés pour revigorer le corps et l'esprit, tandis que les eaux de Selkebrunnen, plus alcalines, emplissaient des bains devenus des lieux de convivialité raffinée. Très vite, Alexisbad attira des personnalités en quête de répit et de ressourcement. En 1820, Carl Maria von Weber s'y arrêta pour composer un opéra, et au printemps 1856, un rassemblement d'universitaires donna naissance au Verband Deutscher Ingenieure. Ces premiers clients trouvèrent à Alexisbad un refuge raffiné, isolé du monde extérieur, où promenades thermales et clairières ombragées offraient un repos mesuré et, peut-être, des moments d'inspiration paisible.
L'arrivée du chemin de fer à voie étroite Selketalbahn à la fin du XIXe siècle a ouvert Alexisbad aux voyageurs, la reliant par deux embranchements à Gernrode, Harzgerode et au-delà. Autrefois, les locomotives à vapeur sillonnaient la vallée avec les locomotives de la série 99, mais les horaires modernes réservent ces départs doubles évocateurs – lorsque deux trains quittent simultanément la gare – à des excursions spéciales plutôt qu'au service quotidien. Le bâtiment d'origine de la gare et le hangar à marchandises sont depuis longtemps tombés au silence, leurs fonctions étant consolidées sous la supervision distante de Nordhausen. Pourtant, l'œil averti discerne dans le treillis métallique et la maçonnerie patinée par le temps les vestiges d'une époque industrielle et touristique dynamique.
Au-delà de la gare se trouve une modeste gare routière, d'où partent des lignes locales vers Ballenstedt, Quedlinburg, Harzgerode et Güntersberge. Ainsi, même sans voiture particulière, les visiteurs peuvent explorer les villes chargées d'histoire et les paysages accidentés du Harz. Pourtant, pour beaucoup, Alexisbad est à la fois un point de départ et une destination. Un réseau de sentiers de randonnée, numérotés dans le réseau des Harzer Wandernadel, mène à des monuments sculptés et à des points de vue panoramiques, chacun imprégné d'histoire. La Verlobungsurne, ou Urne de Fiançailles, surplombe le village, son fût patiné par les intempéries constituant un observatoire intime sur la vallée de la Selke ; non loin de là se dresse le Luisentempel, un monopteros érigé en 1823 au sommet d'un affleurement escarpé et consacré à la princesse Louise d'Anhalt-Bernbourg, dont le souvenir imprègne encore ces colonnades ombragées.
Un point de passage plus humble, mais non moins évocateur, est la Köthener Hütte, accessible par un sentier escarpé en zigzag qui monte depuis la Bundesstraße en contrebas, ou par des sentiers plus longs depuis Alexisbad, Harzgerode ou Mägdesprung. Ici, dans le silence des rochers de granit et du sol forestier, on imagine les pas des mineurs saxons et l'écho des soufflets médiévaux dans la lointaine fosse de Glasebach. En toute saison, l'air embaume d'un léger parfum de résine de pin et de pierre humide, tandis que les chants d'oiseaux au loin soulignent le spectre des monastères d'autrefois, des galeries de soufre abandonnées depuis longtemps et des plans d'ingénieurs autrefois porteurs de promesses de progrès.
Le village lui-même conserve des traces de la vision de Schinkel. Un salon de thé construit en 1815, initialement destiné aux loisirs ducaux, servit plus tard de chapelle improvisée ; racheté en 1933 par l'Église d'État d'Anhalt et couronné d'un clocher, il fut de nouveau consacré en 2008 comme chapelle Saint-Pierre, sa charpente en bois clair formant une nef intime pour les offices pascaux et la contemplation paisible. Non loin de là, l'hôtel Morada témoigne du goût du milieu du XIXe siècle : un cerf en bronze, perché sur ses pattes fines, surveillant la terrasse d'un regard alerte, emblème à la fois des traditions de chasse aristocratiques et de l'étreinte romantique d'une nature sauvage.
Le patrimoine culturel d'Alexisbad a été officiellement reconnu : le territoire s'étendant de la gare au sud au Café Elysium au nord est protégé en tant que zone monumentale, ses pavillons thermaux, ses villas et ses jardins étant conservés au registre local. Dans cette enclave, les façades de stuc et de fer forgé perdurent, rappelant une époque où cures thermales et soirées musicales marquaient le calendrier social. Le Café Elysium, avec sa véranda surplombant la vallée de la Selke, perpétue un héritage de convivialité, servant des confiseries de saison et des thés qui n'auraient pas dépareillé sur une table ducale.
L'économie contemporaine d'Alexisbad reste ancrée dans le tourisme, mais elle est mesurée plutôt que frénétique. Les hôtels occupent des bâtiments thermaux rénovés ; les pensions offrent un hébergement reposant dans d'anciennes maisons ouvrières ; les restaurants se spécialisent dans la cuisine régionale : ragoûts copieux, truites fumées des ruisseaux d'altitude, pains de seigle et fromages des coopératives laitières. En hiver, de légères chutes de neige transforment la vallée en une clairière paisible, où skieurs de fond et randonneurs en raquettes suivent les traces du Schwefelbach gelé, et où les sources thermales vaporisent l'air froid, invitant les visiteurs à se réchauffer sous les rafales de neige.
Durant les mois les plus chauds, la grâce architecturale du XIXe siècle se mêle aux textures brutes de la nature. Des rochers tachetés de fougères, des murs recouverts de mousse et des bosquets de hêtres encadrent les vestiges néoclassiques, créant une impression de superposition temporelle : solidité romane, déclin gothique, épanouissement baroque et renouveau romantique. Les promeneurs s'arrêtent sur des bancs de pierre pour observer la lumière qui se déplace au fond de la vallée, pour écouter le sifflement lointain d'un train à vapeur, pour se rappeler que ces mêmes eaux qui aujourd'hui soutiennent les muscles fatigués attiraient autrefois esthètes et scientifiques.
L'attrait d'Alexisbad ne réside pas dans son grandiose spectacle, mais dans la convergence des éléments : les eaux minérales iodées et fluorées, l'harmonie structurelle des pavillons de Schinkel, la résonance des hymnes autrefois entonnés dans un salon de thé ducal, le souffle des pins dans la brise. Peu de lieux incarnent aussi pleinement le dialogue entre l'austérité de la nature et les aspirations humaines. Ici, on apprend que la guérison est autant une question de cadre et d'histoire que de chimie ; que l'articulation de la pierre et de l'eau peut révéler de nouvelles facettes de soi ; que l'histoire ne se limite pas à des archives poussiéreuses, mais peut resurgir à chaque printemps et à chaque pas sur un sentier forestier.
En résumé, Alexisbad demeure un témoignage de mécénat avisé, d'émerveillement géologique et de la quête humaine constante d'équilibre. Son empreinte minuscule dissimule une riche mosaïque d'origines monastiques, d'exploitation minière, de culture thermale et de patrimoine lié aux transports. Arriver à Alexisbad, c'est pénétrer dans un paysage vivant de soulagement et de repos, où chaque détail architectural et chaque sentier sinueux invitent à la contemplation. Bien que sa population ne compte pas une centaine d'habitants, l'héritage du village résonne bien au-delà de sa vallée, offrant une leçon à la fois paisible et profonde sur l'art de créer des lieux et la grâce subtile d'une démarche paisible.
Devise
Fondé
Code d'appel
Population
Zone
Langue officielle
Élévation
Fuseau horaire
La France est reconnue pour son important patrimoine culturel, sa gastronomie exceptionnelle et ses paysages magnifiques, ce qui en fait le pays le plus visité au monde. De la découverte des monuments anciens…
Avec ses canaux romantiques, son architecture remarquable et son importance historique, Venise, charmante ville au bord de la mer Adriatique, fascine les visiteurs. Le grand centre de…
Les voyages en bateau, notamment en croisière, offrent des vacances uniques et tout compris. Pourtant, comme pour tout type de voyage, il y a des avantages et des inconvénients à prendre en compte…
Découvrez la vie nocturne animée des villes les plus fascinantes d'Europe et voyagez vers des destinations inoubliables ! De la beauté vibrante de Londres à l'énergie palpitante…
Si de nombreuses villes magnifiques d'Europe restent éclipsées par leurs homologues plus connues, l'Europe regorge de trésors de villes enchantées. De l'attrait artistique…